CULTURE : JOSÉ TOMÁS INSPIRE LA DANSEUSE TRIANA RAMOS


C’est sur les planches du Théâtre Cervantes de Málaga qu’a été étrenné le 3 avril dernier le spectacle L’image d’une passion : Dialogue avec Navegante, un spectacle de flamenco librement inspiré de l’œuvre écrite par José Tomás et le Prix Noble de Littérature Mario Vargas Llosa, aux côtés d’autres signatures. Un spectacle très attendu qui inaugurait la sixième édition de la Biennale d’Art flamenco de la capitale andalouse.

Âgée de 21 ans et originaire de Talavera de la Reina (Tolède), Triana Ramos est considérée comme l’une des nouvelles pointures de la danse flamenca. Au côté de l’une des stars de la discipline, Antonio Canales, la jeune artiste a souhaité proposer une adaptation mêlant deux marqueurs culturels indissociables de l’identité espagnole : les toros et le flamenco. Une œuvre qui puise ses racines dans l’angoisse de la corrida célébrée le 24 avril 2010 à Aguascalientes, où José Tomás fut grièvement blessé par le toro « Navegante », de l’élevage mexicain de De Santiago.

Une blessure si grave qu’elle fait partie de celles qui ont engagé le pronostic vital de José Tomás, qui, ce jour-là, a eu la vie sauve grâce à l’intervention des chirurgiens des arènes et à l’importante transfusion dont a bénéficié le torero de Galapagar. « Quelques jours après m’être réveillé du coup de corne d’Aguascalientes, j’ai commencé à recevoir la visite de Navegante », telle est l’une des phrases écrites par José Tomás, lauréat du IVe Prix Paquiro, figurant dans l’œuvre signée par un collectif d’auteurs.

Sur scène, l’adaptation de Dialogue avec Navegante a été pensée par Rubén Olmo, en charge de la direction artistique et chorégraphique. Antonio Canales donne vie à « Navegante » face à Triana Ramos, vêtue de lumières, dans un rôle on ne peut plus torero. D’une durée d’une heure et demie, le spectacle est structuré en trois actes : la Feria de San Marcos 2010, la visite de « Navegante » et la vuelta a los ruedos. Chacun d’eux revisite les coulisses du spectacle tauromachique en mêlant émotion et expression artistique, tauromachie et art de l’éphémère face à la vérité du Toro brave. Une autre preuve de l’évidence de l’expression de la Tauromachie comme art, patrimoine immatériel culturel et inépuisable source d’inspiration pour la danse, la musique et la peinture… Entre autres.

Une nouvelle version de « Dialogue avec Navegante » incarnée par le baile torero de la jeune danseuse Triana Ramos, au côté du « toro » Antonio Canales. Un hommage à José Tomás (crédit photo : La Unica FM).