CARTELS

CORRIDAS - TOREROS - GANADERIAS

Feria De Pentecôte 2007


Toros de Jose Vazquez

C'est une habitude. Une bonne habitude. Chaque année, la Pena Antonio Ordonez attribue au meilleur novillero de la journée, la Cape d'Or, trophée qu'elle a créé voilà 45 ans. Le principe d'attribution est simple. Le jury composé de trois membres de la Pena, d'une personnalité du mundillo et d'un représentant de la presse se réunit à l'issue de la novillada, vote et remet dans la foulée le trophée au meilleur novillero du jour. Qui succèdera à Alejandro Talavante, vainqueur de l'édition 2006? Quelle direction prendra la 45° Cape d'Or ? Partira- t- elle dans les bagages de Manuel Jesus Perez Mota en direction d'El Bosque, dans la province de Cadix, près du village d'Ubrique? Ira- t- elle s'installer à Camas, au bord du Guadalquivir, aux portes de Séville, chez Oliva Soto? Prendra- t- elle la direction de Pontonx sur l'Adour, département des Landes, région Aquitaine, au coeur du pays tarusate où vit Julien Dusseing « El Santo »? La Cape d'Or aime les voyages!

Toros de Garcigrande

DES RACINES ET DES AILES Le mot terroir admet deux définitions : - région rurale, provinciale, considérée comme influant sur ses habitants. - étendue limitée de terre considérée du point de vue de ses aptitudes agricoles. Juan Bautista, originaire d'Arles comme Pierre Pouly, Jeannne Calment, Hubert Yonnet, Jean- Marie Magnan, Lucien Clergues, Christian Lacroix, Chico Bouchiki, Djibrill Cissé, a planté ses racines entre la place du Forum et la Tour Sarrasine qui domine les arènes avant de partir pour conquérir.Sébastien Castella, originaire de Béziers comme Paul Riquet; Jean Moulin, Edgar Faure, Raoul Barrière, Pierre Danos, Richard Astre, a plongé ses racines dans l'eau verte du Canal du Midi puis s'en est allé à la conquête de Madrid, Cali, Séville et Mexico. Julien Miletto, originaire de Nîmes comme Jean Paulhan, Carlo Rim, Alphonse Daudet, Bernadette Lafont, Jean Nicot, Margueritte Long, Claude Viallat, a poussé au pied de la Tour Magne. Juan Bautista, Sébastien Castella et Julien Miletto sont des toreros du terroir deuxième définition, nés dans trois villes du Sud- Est célébres pour leurs Ferias. Ils sont comme les grands crus et les grands personnages. Ils s'exportent. Comme le fit avant eux Nimeño II, premier torero de France qui déploya ses ailes pour exporter la tauromachie. Estampillée Sud- Est. Une appellation d'origine controlée qui s'est imposée depuis sur la planète toros.

Toros de Torrenueva

La tauromachie n'est pas un sport. On n'entonne pas l'hymne national dans une arène française. La dernière fois (ou l'une des dernières fois), c'était à Saint Sever un jour ordinaire de 1972. Quand une trentaine de garnements - Simon Casas et Christian Montcouquiol Nimeno II parmi eux - sauta en piste, drapeau tricolore dans une main et les paroles de Rouget de Lisle sur les lèvres. Tous protestaient contre les organisateurs landais qui avaient oublié de programmer des toreros français. Intervention de la police, échanges de coups, séjours au commissariat furent les seules réponses à ces revendications fort mal perçues par la critique et les diverses et multiples associations taurines pour qui « toreros de France » étaient deux mots qui n'allaient pas bien ensemble. Rappelons qu'en ce temps-là, les novilladas non piquées en France étaient aussi rares qu'une touffe d'herbe dans l'immensité saharienne et les postes accordés aux français dans les sans picadors restaient bloqués sur le zéro. L'aventure des toreros français commencée au milieu des années 60 a inversé le cours de l'histoire. Désormais, les toreros de France n'entonnent plus la Marseillaise. Ils toréent. La preuve : 13 toreros de France se partagent 16 postes à cette Pentecôte 2007. 6 d'entre eux ouvrent le bal. En hommage à Nimeno II et à tous les pionniers de cette étrange aventure.


Toros de El Pilar

Enrique Ponce n'a plus d'adversaire. Dix huit années d'alternative et de triomphes lui ont assuré un statut à part. Le voilà seul avec son histoire! Cesar Rincon tourne le dos à la scène de sable, en décembre prochain, au pied du drapeau colombien. Morante de la Puebla est ailleurs. Au gré de son inspiration, Jose Tomas revient à la fin du printemps. Derrière ces toreros hors âge, hors norme, inaccessibles, pointent la meute des jeunes loups en quête de Panthéon et de reconnaissance. El juli et Sébastien Castella, eux, sont déjà dans le Panthéon. Tous deux se disputent le sceptre, signe d'autorité suprême. A la Pentecôte 2006, ils ont croisé le fer et leur muleta lors du seul mano a mano qui les a, jusqu'alors, opposés. D'autres arènes, plus d'un an après, les annoncent face à face. A Nîmes, pas de remake de leur confrontation précédente, mais les voilà à nouveau réunis. Le même jour, à la même heure, sur la même scène. Pour donner l'alternative au jeune et prometteur Daniel Luque. Pour poursuivre leur bras de fer. Pour s'approprier le sceptre. Madrid, Séville, Bilbao et Nîmes seront les théâtres de ce jeu de pouvoir. Première mi-temps au début de la Pentecôte. A Nîmes !

Toros de Puerto De San Lorenzo

Ubrique est un village blanc de l'Andalousie verte de la Sierra de Cadix. Fondé par les phéniciens, Ubrique est un village prospère, actif, de 17 500 habitants où les toreros sont rares, à l'exception de Jesus Janeiro Bazan dit Jesulin de Ubrique. Enfant, son père l'emmenait aux corridas dans les modestes portatives de la cité. A 8 ans, il croise son premier veau. Il lâche la muleta, se met à courir jusqu'au siège du club de football local où il prend une licence. Le voilà gardien de buts de l'équipe des poussins d'Ubrique. Il le restera quatre ans. A 12 ans, il jette gants, casquette et protèges- tibia. Il abandonne ses potes, le rectangle vert, dérobe un chiffon qu'il agite devant les becerros qui se succèdent sur le sable des arènes rouillées d'Ubrique. Tout commence là! S'enchaîne ensuite une succession de triomphes avec en point d'orgue Nîmes, un matin de septembre 1989 où il réussira une performance unique à ce jour: afficher le "No Hay Billetes" pour une novillada. Nîmes où il recevra l'alternative le 21 septembre 1990. Puis, le petit Jésus deviendra petit diable: abus de la passe de tortilla, habit de lumière tout jaune, courses aux records ( plus de 150 corridas en 1 saison) , corrida pour femmes à Aranjuez... Avec en prime des coups de cornes, des bleus à l' âme et un terrible accident de voiture. Un parcours chaotique qui le conduit une dernière fois à Nîmes où il fut sacré, consacré, acclamé et adoré. Bienvenue petit Jésus!


Toros de Las Ramblas

Mon père était propriétaire d'une petite arène, d'une école de tauromachie et d'un pittoresque cinéma d'été, le tout sis dans un même immeuble... Je suis né le 19 août 1957 au milieu de cette fantaisie hétéroclite. Mes premiers jouets furent les capes et les muletas des élèves de l'école et aussi, de temps en temps, quelque veau orphelin, que je nourrissais au biberon. Mes nuits appartenaient à RITA, à HUMPHREY ou à JOHNNY, alias TARZAN, parmi tant d'autres... Je dois admettre à ma courte honte, que je fus un enfant terriblement heureux... En 1975, j'apparais comme le meilleur espoir parmi les novilleros... En 1979, je commence à suivre les cours de l'académie des Beaux-Arts de Valencia en accord avec la promesse que j'avais faite à mon père de ne pas abandonner mes études..." (Extrait de Toro – de Luis Francisco ESPLA – éditions MARVAL). Luis Francisco ESPLA est entré dans l'histoire des arènes de Nîmes en même temps que NIMENO II. En 1975, avec trois paseos en commun avec le nîmois et autant de succès, relatés par la plume inspirée de Jean LACOUTURE, il marque la saison. Vingt ans après, il délaisse momentanément la muleta, prend sa palette et il signe l'affiche de la Feria. Luis Fransisco ESPLA revient sur le sable de ses premiers exploits. En hommage à Nimeño II .


Toros de Garcia Jimenez

La définition du mot n'est pas très poétique: Point où la verticale ascendante d'un lieu rencontre la sphère céleste ( Lexis).A Nîmes, le dimanche de Pentecôte, le zénith ne ressemble pas à celui des autres jours. Ni à la définition du Lexis. Quand le soleil s'arrête pile au dessus de la piste, le public des arènes de Nîmes se tait. L'ombre est inexistante. Le moment incertain. Ce moment là appartient à Nîmes, uniquement à Nîmes comme le Jean's, la brandade et le croquant Villaret. A la Pentecôte, le soleil au zénith accomplit parfois des miracles. En 20 ans, la liste est longue: la résurrection d'un pharaon, l'allure retrouvée d'une cavalière éternelle, les alternatives de deux déesses blondes, la naissance d'un petit Jésus, la danse étrange d'un aigle noir, le pèlerinage de deux icônes venues souffler les cinquante bougies d'une fête superbe, le solo hallucinant d'un fils de torero et d'une danseuse gitane, la grâce d'Anheloso célébrant le sacre du printemps dans la muleta de Ponce. A Nîmes, les flammes de la Pentecôte descendent parfois sur terre. Le temps d'un inoubliable voyage céleste !


Toros de Gutierrez Lorenzo

Peut-on être femme, épouse et parler au quotidien avec des chevaux avant de s'en aller défier, l'été venu, les toros, le public et les meilleurs acteurs du moment ? La réponse est non ! A l'exception de deux exceptions : Cristina SANCHEZ la seule femme qui ait affronté les toreros sur leur terrain à 5 heures. A l'exception de Marie Sara qui depuis plus de 20 ans, galope sur les sables des arènes aux côtés des plus grands. Au côté du plus grand, Pablo Hermoso de Mendosa qu'elle a défié un jour de feria de Bilbao où les toros sont plus gros qu'ailleurs, qu'elle retrouve à Nîmes en cette Pentecôte 2007. Contrairement à Cristina SANCHEZ qui a quitté la scène pour élever ses enfants. Marie Sara est toujours en piste et éduque ses enfants. «Encore» soupireront ses détracteurs. Peu importe ! L'important demeure la reconnaissance du public et de ses pairs. Et, eux savent depuis longtemps que Marie Sara est une championne. Une championne hors norme qui a su mêler et mêle encore vie de famille et parcours d'étoile depuis plus de 20 ans. La preuve : cherchez la concurrente !

Toros de Hubert Yonnet

Pour approcher la ganaderia Yonnet, il suffit de lire l'ouvrage que lui ont consacré Luis de la Cruz d'abord, Joel Bartolotti ensuite. Pour en savoir davantage sur la plus ancienne ganaderia de France, il faut plonger dans le Sud de la Camargue, entrer dans le domaine de la Belugue cerné par les eaux du Rhône de la Méditerranée et des étangs mêlés. Si vous êtes patient et attentif Hubert Yonnet, le maître des lieux, vous narrera l'histoire de l'élevage qui souffle cette année ses....148 bougies. Vous saurez tout sur ses présentations à Madrid, Barcelone et Séville. Vous n'ignorerez rien des combats de ses toros célèbres : Monte Negro le préféré d'Hubert et Pescaluno le miraculé de Lunel. Vous imaginerez les allées et venues de visiteurs célèbres : futur pape, futurs présidents de la République, chefs d'états étrangers et la rencontre surréaliste avec la reine d'Angleterre sur la draille de la Belugue. Et pour finir, Hubert Yonnet haussera les épaules, écartera les bras avant de conclure, dans un soupir, trois mots lourds de signification : «Ah les Toros! ». Il n'ajoutera rien, mais vous aurez compris, les toros sont comme la langue d'Esope, la meilleure et la pire des choses. Dimanche 27 Mai, dimanche de feria de Pentecôte à Nîmes, six toros d' Hubert Yonnet entreront dans l'arène. Six guerriers venus des terres de Camargue. La tauromachie est aussi un combat.


Toros de Valdefresno

Le lundi de Pentecôte n'est pas un jour ordinaire. A Nîmes, depuis cinquante cinq ans, il ponctue la Feria, parfois de manière sublime. Il fit pendant longtemps courir la rumeur dans les files d'attente devant les guichets «la corrida du lundi, disait- on, est la meilleure». Au milieu des années 90, autre rumeur pour justifier une baisse de fréquentation. «le lundi, les aficionados venus d'ailleurs quittent Nîmes». En 2005, la corrida du lundi affichait le «NO HAY BILLETES». Pan, sur la rumeur ! En 2005 justement, le premier ministre de l'époque instituait la journée de solidarité et déclassait le lundi de Pentecôte. Plus férié mais toujours Feria ! Depuis, le lundi qui suit le dimanche de Pentecôte n'est plus officiellement un jour férié, mais ce n'est pas non plus un jour réellement travaillé. Peu importe! A nîmes, c'est un jour Feria. El Juli et Sébastien Castella en profiteront pour disputer la deuxième mi- temps de leur match qualificatif pour la conquête du sceptre 2007. La tauromachie qui n'est pas un sport prend parfois des allures de compétition. Avec une nuance de taille tout de même. * Une compétition sportive désigne toujours un vainqueur. * La corrida unit parfois tous les acteurs dans le triomphe. Place maintenant à la deuxième mi- temps.