LA GRANDE HISTOIRE DES SOLOS NÎMOIS : JOSÉ TOMÁS À LA FERIA DES VENDANGES 2012


Lors de l’édition 2012 de la Feria de Pentecôte, Simon Casas avait souhaité relancer la « mode » des solos. Annulée en 1984 à cause d’une blessure de Paco Ojeda à Madrid, la corrida en solitaire du maestro de Sanlúcar de Barrameda avait finalement eu lieu aux Vendanges de la même année. Il avait fallu ensuite attendre dix ans pour qu’un « 1 contre 6 » soit programmé lors de la Feria de Pentecôte, avec une matinée aussi lumineuse que mémorable de José Miguel Arroyo « Joselito », le dimanche 4 juin 1995. Quatre ans plus tard, Julián López « El Juli » signait son premier solo nîmois à l’occasion de la Pentecôte 1999.

En annonçant le « 1 contre 6 » de Javier Castaño pour le samedi 26 mai 2012, Simon Casas renouait avec une tradition enfouie depuis treize ans dans les annales de la Pentecôte nîmoise. Un événement d’autant plus important, rehaussé par la présence des toros de Miura. Une corrida-marathon, jusqu’au bout de l’effort et du sacrifice, incarnée par un Javier Castaño héroïque, cinq oreilles à la clé pour une Porte des Consuls historique.

La même année est annoncée une autre corrida en solitaire, cette fois pour la Feria des Vendanges. Une nouvelle « corrida du siècle » pour les uns, « la Corrida parfaite » sous la plume de Simon Casas. Ce dimanche 16 septembre 2012, José Tomás torée ce qui demeure à ce jour sa dernière corrida en France, pour l’une de ses époustouflantes démonstrations de tauromachie. Plus un billet disponible à la vente, une ambiance des grands jours, les amphithéâtres bondés sous le soleil radieux des grandes journées.

Dans les chiqueros, les toros sélectionnés pour l’événement portent les fers de Victoriano del Río (2), Jandilla, El Pilar, Parladé et Garcigrande. Vêtu de gris ardoise et or, José Tomás interprète un récital de toreo avec cape, muleta et épée comme rarement un torero ne l’a fait… Après avoir coupé les deux oreilles de « Vocero » et « Voceador », Nîmes chavire sous le duende du maestro de Galapagar, qui touche au sublime face à « Portadito », le 3e toro de la mi-journée. Sur les gradins, les naturelles de José Tomás font s’embuer les yeux de plusieurs spectateurs. Deux nouvelles oreilles lui sont décernées.

Puis vient le 4e toro de la course, un sauteur de barrières dans un premier temps, avant de devenir un partenaire sublime dans la muleta du torero madrilène : « Vándalo », le toro de Parladé, qui sera curieusement rebaptisé après coup « Ingrato ». Un toro pour lequel José Tomás va obtenir la grâce après une nouvelle symphonie de grande tauromachie, tout en lenteur et en souplesse. Deux oreilles et la queue symboliques à l’issue d’une faena au profil madrilène, excédant à peine les cinq minutes.

Tout a déjà été dit : « Artista » et « Navegante » peuvent sortir en piste. La foule est en liesse, totalement transportée… Pour certains aficionados, la Feria des Vendanges peut même s’arrêter au sortir de cette corrida pour l’Histoire. José Tomás n’en reste pas là : il coupe les deux oreilles du 5e toro avant d’obtenir un ultime pavillon devant le 6e exemplaire.

Des émotions couchées sur papier par Simon Casas dans sa Corrida parfaite : « Oui, ce 16 septembre 2012 nous avons assisté à la « corrida parfaite » fondée sur les vertus louées par les classiques grecs : tempérance, courage et intelligence. De là le bonheur que nous partagions au sortir des arènes : José Tomás venait de nous inviter à une union elle aussi parfaite. Il nous avait rendu la vie heureuse… »


Sortie en triomphe pour l’Histoire de José Tomás par la Porte des Consuls, le dimanche 16 septembre 2012, sous le regard de Simon Casas (crédit photo : Anthony Maurin).