Cinq ans après l’ultime solo organisé aux Vendanges, les arènes de Nîmes proposent une nouvelle encerrona. La dernière organisée à ce jour dans le cadre d’une feria qui retrouve peu à peu ses repères après la pause imposée par la crise sanitaire. 19 ans après son solo mémorable face aux toros de Baltasar Ibán, Antonio Ferrera tente à nouveau le périlleux exercice dans l’amphithéâtre nîmois lors de la corrida de clôture de la Feria des Vendanges.
Auteur d’une « saison Covid » importante en 2020, Antonio Ferrera effectue à cette occasion son second paseo nîmois de l’année, trois mois après avoir confirmé l’alternative à Rafi Raucoule. Face à lui, six toros de Robert Margé, l’élevage français qui a le vent en poupe après la présentation de plusieurs corridas triomphales en France comme en Espagne. C’est la deuxième fois que le torero natif de Bunyola défie les porteurs de la devise bordeaux et or, sept ans après une corrida palavasienne où un toro des Monteilles avait été gracié par Manuel Escribano.
En ce dimanche de Feria des Vendanges, « Priscus », « Persée », « Gamus », « Santi », « Flama » et « Bocazas » - qui remplacera « Merops » - défendront les couleurs de la ganadería Margé.
Vêtu de vert jade et or, Antonio Ferrera tarde à entrer dans la course même si ses intentions lui font offrir la faena du 1er toro au public. Il faudra attendre l’entrée en piste de « Gamus », le 3e Margé de l’après-midi, pour vivre le meilleur moment de ce « 1 contre 6 ». Piqué à trois reprises lors d’un premier tiers des plus spectaculaires, « Gamus » offre une charge vibrante et d’une grande intensité dans la muleta de Ferrera. Par naturelles pieds joints, le matador espagnol décline ce toreo si particulier fait de longues passes et de détails très personnels, en jouant avec le public.
Dans une ambiance baroque, Antonio Ferrera va aller chercher la grâce du toro, déjà réclamée par une partie du public. À la manière de Manuel Benítez « El Cordobés », le torero espagnol va enchaîner quelques sauts de grenouille spectaculaires avant d’essuyer un accrochage. Après quelques courts instants de frayeur, la présidence accorde la grâce du toro, deux oreilles symboliques étant accordées à Antonio Ferrera, qui sortira en triomphe une heure et demie plus tard par la porte des cuadrillas.
Longue naturelle, personnelle et impliquée, d’Antonio Ferrera face au 3e toro de l’après-midi du 19 septembre 2021, « Gamus », de Robert Margé, qui sera gracié (crédit photo : Anthony Maurin).