Patrick Villebrun est né le 2 février 1989 à Nîmes, à l’orée de l’Âge d’or des novilladas qui enflammèrent l’amphithéâtre romain pendant plusieurs temporadas… Élève du Centre français de Tauromachie, puis du Centre de Tauromachie de Nîmes, l’apprenti-novillero a porté son premier habit de lumières il y a tout juste vingt ans, à Villanueva del Fresno (Badajoz), moins d’un mois avant de remporter la finale du concours « Graines de Toreros », initié dans les arènes de la communauté d’agglomération de Nîmes-Métropole.
Après des débuts en novillada formelle au Mexique, Patrick Villebrun prend le surnom d’Oliver et écume pendant trois saisons et demie les principales arènes européennes. Un parcours sérieux et appliqué, à l’image du jeune homme âgé de vingt ans dont l’allure et le classicisme captent l’attention des spectateurs. Après une présentation à Madrid, au cours de l’été 2010, Patrick Oliver passe logiquement à l’échelon supérieur, en prenant part à la deuxième corrida de l’édition 2011 de la Feria de Pentecôte.
Pentecôte tardive en ce jeudi 9 juin où Julián López « El Juli » officie de parrain d’alternative pour la quatrième fois de sa carrière aux arènes de Nîmes, sous le regard de Sébastien Castella. Au travers de sa Fondation, El Juli a vu grandir plusieurs apprentis-toreros, parmi lesquels Patrick Villebrun, qui a fait quelques-unes de ses classes dans l’antre du maestro madrilène, à Arganda del Rey.
Sacré matador de toros face à « Aldeano », de Victoriano del Río, Patrick Oliver dédie sa première faena à son père, avant de recueillir les applaudissements du public nîmois devant « Derramado », le 6e et dernier exemplaire de la corrida. Pour le torero nîmois, l’aventure professionnelle s’achèvera au printemps suivant, lors d’une ultime course toréée au Mexique…
Treize ans plus tard, les souvenirs demeurent dans l’esprit de Patrick Villebrun, qui n’a rien oublié des années où il était vêtu de lumières. En 2023, dans l’ouvrage dédié aux 40 ans du Centre français de Tauromachie, l’apprenti-novillero se remémorait un triomphe marquant lors d’une course sans picadors toréée pendant les Fallas de Valencia : « j’avais coupé deux oreilles et j’étais sorti en triomphe des arènes de Valencia. Cela m’a permis de découvrir le public espagnol, qui est beaucoup plus expressif et festif, notamment dans cette partie de l’Espagne. Les gens te portent en triomphe jusqu’à l’hôtel comme si tu avais fait la faena du siècle alors que tu as simplement pégué quatre passes à un becerro ! (rires). J’ai vécu tous ces souvenirs grâce au CFT, et ils sont nombreux… »
Patrick « Oliver » Villebrun sacré matador de toros par El Juli, sous le regard de Sébastien Castella, le jeudi 9 juin 2011 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Christophe Chay).