ALTERNATIVES À NÎMES : LE RÊVE DEVENU RÉALITÉ DE DENIS LORÉ


Né le 31 juillet 1968 à Nîmes, Denis Loré baigne dès son plus jeune âge dans l’ambiance taurine régnant autour des arènes et de l’hôtel du Cheval Blanc. Rapidement happé par le virus de l’afición, le futur matador se met à fréquenter les arènes de Caissargues, lieu emblématique des entraînements des toreros français de l’époque. Élève du Centre français de Tauromachie, tout juste fondé en 1983, Denis Loré emprunte le difficile chemin de l’apprentissage pour devenir matador…

Après un parcours brillant en novilladas sans picadors, l’apprenti-torero nîmois poursuit sur la même dynamique à l’échelon supérieur. Il débute en novillada formelle lors de l’édition 1987 de la Feria des Vendanges, immortalisée par la double alternative des fils Litri et Camino. L’année suivante, Denis Loré devient un novillero important, remportant notamment la Cape d’or lors de la Feria de Pentecôte. Les triomphes s’enchaînent, à Nîmes comme dans de nombreuses autres arènes. Fin 1989, il signe une faena retentissante lors de la Feria des Vendanges, où il coupe les deux oreilles et la queue d’un novillo de José Luis Marca.

Une nouvelle Porte des Consuls qui valide sa prise d’alternative la saison suivante. Le vendredi 2 juin 1990, lors de la Feria de Pentecôte la plus longue de l’Histoire, Denis Loré est sacré matador de toros des mains d’Emilio Muñoz, en présence de Fernando Lozano, face au toro « Gañafono », de José Luis Marca. Vêtu de blanc et or, l’impétrant glane l’oreille du toro de la cérémonie, avant de s’assurer le triomphe devant le 6e exemplaire auquel il coupe également un pavillon.

Capeador complet, banderillero sérieux et muletero à la fois technique et efficace, ne reculant jamais devant les plus amples difficultés, Denis Loré va signer une carrière des plus dignes. Aux arènes de Nîmes, il sera programmé à 27 reprises en qualité de matador de toros entre 1990 et 2007, en plus des huit novilladas toréées entre 1987 et 1990. Parmi ses triomphes les plus importants, notons les quatre oreilles coupées le Dimanche de Pentecôte 1997, lors d’une corrida de Palha historique, en marge du 20e anniversaire de l’alternative de Christian Montcouquiol « Nimeño II ». Celui qui aurait dû le sacrer matador de toros.

Dix ans plus tard, Denis Loré se fait couper la coleta sur la piste des arènes de Nîmes lors d’une autre corrida pour l’Histoire. Le dimanche 16 septembre 2007, dans un contexte bouleversant pour le torero, Denis Loré coupe l’oreille de ses deux adversaires, en étant notamment pris par l’un d’eux, avant de sortir en triomphe une dernière fois des arènes de sa ville natale, aux côtés de José Tomás et Joselito Adame.


Accolade entre Emilio Muñoz et Denis Loré, sous le regard de Fernando Lozano, le 2 juin 1990 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Yvon Parès / livre 1990, Année taurine).