ALTERNATIVES À NÎMES : LE PREMIER JOUR DE GLOIRE DE CHRISTIAN MONTCOUQUIOL « NIMEÑO II »


Deux ans après avoir sacré Simon Casas matador de toros, Ángel Teruel va officier une nouvelle fois en qualité de parrain d’alternative aux arènes de Nîmes. Ce samedi 28 mai 1977, tous les yeux des spectateurs sont rivés vers la silhouette longiligne de ce jeune torero âgé de 23 ans, vêtu de vert empire et or. Christian Montcouquiol « Nimeño II » reçoit muleta et épée de matador des mains de Teruel, sous le regard de José María Manzanares. « Elegante », le toro de Torrestrella, vient ponctuer le cadre d’un moment d’Histoire de la Tauromachie française…

Loin d’être aisée, cette corrida d’alternative réserve quelques moments de bravoure dans l’expression de la tauromachie de l’impétrant. Capeador avisé, banderillero engagé, muletero animé d’une technique déjà aguerrie, redoutable avec l’épée, Nimeño II convainc l’exigeant auditoire nîmois. Le nouveau matador de toros obtient l’oreille de ses deux toros de Torrestrella. Deux jours plus tard, Christian reçoit sa première blessure face à un toro de Matías Bernados, à la Monumental de Barcelone. Écarté des pistes pendant un mois, Nimeño II reviendra dans la capitale catalane quelques semaines plus tard, se voyant même être récompensé par le prix du triomphateur de la temporada barcelonaise 1977 après un triomphe mémorable, le 24 septembre, face aux toros d’Atanasio Fernández.

Le lendemain, dimanche 25 septembre 1977, Christian Montcouquiol est de retour à Nîmes pour y toréer la traditionnelle corrida-concours des Vendanges aux côtés de Francisco Rivera « Paquirri » et de Pedro Gutiérrez « El Niño de la Capea ». En 1980, date de la première temporada de Simon Casas à la tête de l’amphithéâtre bimillénaire, « Nimeño II » torée en mano a mano avec Curro Vázquez face à des toros de Salvador Domecq. Au total, le maestro nîmois toréera un total de 30 corridas dans les arènes de sa ville, entre 1977 – année de son alternative – et 1989 – année de son triomphe historique face à six toros de Guardiola. Un total auquel il convient d’ajouter 6 novilladas toréées entre 1975 et 1977, sans oublier quelques représentations de Carmen pour lesquelles une véritable scène de corrida était organisée, en habit de lumières. 47 ans après son alternative, le souvenir et les émotions demeurent, immortalisés sur le parvis des arènes, pour l’éternité, par la statue de Serena Carone.

Poignée de mains entre Christian Montcouquiol « Nimeño II » et son parrain Ángel Teruel, sous le regard de José María Manzanares, le 28 mai 1977 aux arènes de Nîmes (crédit photo : archives des Arènes de Nîmes).