ALTERNATIVES À NÎMES : D’UNE CÉRÉMONIE ÉVÉNEMENTIELLE À UNE ALTERNATIVE DE LUXE POUR CURRO CARO


L’histoire de l’alternative nîmoise de Curro Caro fait partie de ces narrations complexes que seule la Tauromachie peut parfois nouer… En 1981, François Caro est âgé de 25 ans, torero gitan qui a vu le jour à Linares (Jaén) et dont les parents se sont installés à Arles au milieu des années 60. Entre 1975 et 1977, celui que l’on appelle Curro Caro va effectuer son apprentissage en novilladas sans picadors des deux côtés de la frontière franco-espagnole.

Fréquemment programmé en Espagne du fait de sa nationalité, Curro Caro va par la suite orienter sa carrière en France. Plusieurs novilladas vont ponctuer son chemin vers l’alternative, avec le profil d’un torero animé d’une esthétique singulière. Fortement inspiré par Curro Romero, Rafael de Paula et Antonio Chenel « Antoñete », Curro Caro propose une gestuelle différente faisant de lui l’un des grands espoirs français du début des années 80.

Scène de trois premières alternatives prometteuses, les arènes de Nîmes veulent organiser un grand événement pour la première corrida de Curro Caro. Le samedi 26 septembre 1981, les Vendanges doivent s’ouvrir sur cette affiche : Manuel Benítez « El Cordobés », Antonio Chenel « Antoñete » et Curro Caro, qui prendra l’alternative face à six toros de Marcos Núñez. Las, douze jours plus tôt, celui qui n’est pas encore cinquième Calife de la Tauromachie stoppe sa temporada après une corrida dramatique à Albacete, marquée par la mort d’un espontáneo pour laquelle une partie du public le tint responsable.

El Cordobés forfait, c’est Christian Montcouquiol « Nimeño II » qui est appelé pour pallier l’absence de Benítez au poste de témoin de la cérémonie. Curro Caro est sacré matador de toros des mains d’Antoñete face au toro « Tormentoso » dont il coupera l’oreille. Cette alternative est officiellement la première conférée sous l’ère de Simon Casas en qualité de directeur des arènes de Nîmes.

Alternative de Curro Caro le 26 septembre 1981 aux arènes de Nîmes, des mains d’Antoñete, en présence de Nimeño II (crédit photo : livre « Toros à Nîmes »).