Absent pour un cas de force majeure lors de la présentation des cartels de la Feria de Pentecôte, Simon Casas n’a pas manqué la conférence de presse donnée jeudi dernier à l’Hôtel de Ville de Nîmes pour lever le voile sur les affiches qui composent l’édition 2023 des Vendanges. Un moment important de la temporada française que le directeur de la production des spectacles tauromachiques aux arènes de Nîmes a présenté aux côtés du maire Jean-Paul Fournier, de son adjoint aux Festivités et à la Tauromachie, Frédéric Pastor, ainsi que de Gilles Vangelisti, autre représentant de la société délégataire SCP France.
Après s’être satisfait de la hausse de la fréquentation en ville ainsi qu’aux arènes lors de la dernière Feria de Pentecôte, le maire de Nîmes a laissé la parole à Simon Casas, qui a renouvelé sa « déclaration d’amour à sa ville natale », comme un clin d’œil au Brindis à la Ville de Nîmes, lancé en ouverture de l’édition 2016 de la Feria des Vendanges. « Je suis né à Nîmes, j’y suis attaché d’une manière identitaire » a affirmé Simon Casas en propos liminal, avant de poursuivre « les arènes de Nîmes sont la scène de la vie, de la passion, de la beauté, qui nous transmet des valeurs fondamentales (…) c’est pour cette raison que je suis nîmois, avec vous ». Un directeur des arènes dont le verbe et la verve ont captivé l’auditoire par sa faena des mots, rappelant les valeurs universelles de l’art tauromachique : « La Tauromachie est un rituel extraordinaire, d’autant plus en 2023. C’est à la société de nous apprendre à savoir pourquoi on s’engage. Ce qu’elle ne fait plus aujourd’hui. Y compris dans les arts majeurs. La Tauromachie n’est pas un spectacle barbare, c’est un rituel, n’en déplaise à messieurs Caron, Mélechon et autres écologistes… »
Une défense de l’art tauromachique que Simon Casas associe à la production de spectacles de qualité. Détaillant la programmation de la Feria des Vendanges, le producteur nîmois a rappelé la logique de la reprogrammation de la corrida de Robert Margé, en ouverture de cycle, le jeudi après-midi, « notamment pour que nous puissions associer nos deux toreros nîmois, Adriano et El Rafi ». Pour la corrida du vendredi 15 septembre, Simon Casas a mis en exergue le retour des toros de La Quinta aux arènes de Nîmes, « avec deux grands spécialistes de cet élevage, en mano a mano », Daniel Luque et Emilio De Justo.
S’appuyant sur le 10e anniversaire de la prise d’alternative de Léa Vicens aux arènes de Nîmes, Simon Casas s’est ensuite expliqué de l’ajout d’une corrida équestre supplémentaire au cahier des charges. Une course qui avait fait l’objet d’une délibération spéciale, quelques jours plus tôt, dans cette même salle du conseil municipal : « on est un peu fous dans cette entreprise ! Nous avons ajouté une corrida de rejón qui n’était pas prévue au contrat afin de faire venir à Nîmes le n°1 mondial de la discipline, Diego Ventura, qui sera confronté à Léa Vicens en mano a mano » a détaillé le responsable de la programmation tauromachique nîmoise…
En égrenant les différentes combinaisons des cartels, Simon Casas n’a pas manqué de rappeler les fondements du spectacle tauromachique et ses liens avec le quotidien de tout un chacun : « la théâtralité, c’est lorsque le spectacle de la tauromachie va théâtraliser les actes de notre vie quotidienne », faisant notamment référence aux personnalités des toreros et à la singularité de certains élevages. Évoquant le cas de la ganadería de Victoriano del Río, Simon Casas a continué de tisser la métaphore théâtrale, évoquant la nécessité « d’avoir des toros qui donnent la réplique aux toreros ». La corrida du samedi après-midi, composée de deux toreros vedettes avec Alejandro Talavante et Andrés Roca Rey, verra les adieux au toreo du matador français Thomas Dufau.
En évoquant le programme de la novillada et de ses apprentis-toreros en devenir, le directeur des arènes de Nîmes n’a pas manqué de rebondir sur l’actualité récente : « Être torero, c’est un apprentissage de valeurs. Un apprentissage qui est aujourd’hui plus formateur que l’Éducation nationale ». Des valeurs de sacrifice et d’implication partagées par Lalo de María, Diego Bastos et le Nîmois Nino Julián, à l’affiche de la novillada du dimanche matin face au fer inédit de Fernay. L’après-midi, la corrida sera marquée par la prise d’alternative d’un autre torero nîmois, Solal Calmet « Solalito », des mains de Morante De La Puebla, mais aussi par la célébration des 25 ans du doctorat d’El Juli dans ces mêmes arènes. Un événement à la saveur spéciale pour le matador madrilène, après un quart de siècle passé sur les sommets de l’Escalafón. « On parle ici de la responsabilité publique du torero lorsqu’il fait face au toro » a conclu Simon Casas.
Simon Casas dans la contre-piste des arènes de Nîmes lors de la corrida équestre du lundi 29 mai 2023 (crédit photo : Anthony Maurin).