OBJECTIF FERIA DES VENDANGES : LE TOREO MAGIQUE D’ALEJANDRO TALAVANTE


- MORANTE DE LA PUEBLA (corrida du dimanche 17 septembre face aux toros de Garcigrande) : le torero andalou était le chef de lidia de la corrida de Juan Pedro Domecq proposée lundi dernier à Saint-Sébastien. Ovationné à l’issue de sa première prestation, Morante De La Puebla a compensé le manque de fond du toro d’ouverture par un travail templé et minutieux sur la courte distance.

Le lendemain, Morante De La Puebla était à Málaga afin de donner l’alternative à Santana Claros face à une autre corrida de Juan Pedro Domecq. Plus propices au succès, les toros porteurs de la devise rouge et blanche ont permis au maestro de la Puebla del Río de lier les faenas les plus profondes de la journée. Après avoir salué devant le 2e exemplaire, le torero andalou a effectué une vuelta à l’arrastre du 4e toro. Important avec la cape, Morante De La Puebla a régalé le public malagueño par le cachet de ses naturelles. Une faena de deux oreilles hélas gâchée avec l’épée…

Mercredi, Morante De La Puebla officiait à Alfaro (La Rioja) face à un lot de toros de Guadalmena. Après une première faena plaisante devant un exemplaire maniable, le torero andalou a paradoxalement livré sa lidia la plus aboutie devant un 4e toro plus complexe quant à la gestion de ses charges. Un salut au tiers a ponctué un travail remarquable, conclu par de savoureuses manoletinas…

Le lendemain, Morante De La Puebla était le chef de lidia de la corrida de Montalvo programmée à Gijón (Asturies). Desservi par le sorteo, le matador espagnol a brillé de mille feux en « inventant » une faena au 4e toro de l’après-midi. Des muletazos au compás affirmé dont la conclusion avec l’épée n’a hélas pas été du même acabit.

 

- EL JULI (corrida du dimanche 17 septembre face aux toros de Garcigrande) : depuis son annonce d’une future retraite, le torero madrilène connaît un été triomphal en Espagne. Chacune de ses sorties est assortie d’une grande prestation et de grandes marques d’affection de la part du public, déjà nostalgique à l’idée de ne plus voir le Juli dans ses arènes… Preuve en a été encore apportée lundi dernier à Saint-Sébastien, où le matador de Velilla de San Antonio a signé un triomphe colossal, trois oreilles à la clé face à un très bon lot de Jandilla. Toréant avec temple et profondeur, El Juli a fait se lever le public d’Illumbe à l’issue d’une seconde faena d’exception, portée par des naturelles colossales.

Sur sa lancée de Saint-Sébastien, le torero espagnol a gracié un excellent toro de Garcigrande, « Caritativo », mardi 15 août à Gijón (Asturies). Une faena quasi-parfaite administrée au 4e toro de l’après-midi lors d’une tarde en solitaire du Madrilène. Face à trois exemplaires de Garcigrande, deux de Daniel Ruiz et un autre de La Quinta, El Juli a livré une immense partition de toreo, ravissant un total de huit oreilles et une queue, parmi lesquels les trophées symboliques – maximums – du toro gracié.

Vendredi, sur le sable des arènes de Guijuelo (Salamanque), El Juli a partagé la sortie en triomphe avec López Chaves – qui a gracié un extraordinaire 4e toro de Domingo Hernández, « Majandero » – ainsi qu’El Capea. Au sein de ce cartel aux accents salmantins, le matador de toros espagnol a ravi un total de trois pavillons, signant une nouvelle prestation placée sous le sceau de la maîtrise et d’un toreo de bon goût. À la fois technique et mesuré dans ses gestes face à un premier toro de qualité, mais manquant de forces, El Juli a proposé un subtil mélange muletero, signature d’une torero souverain dont une partie du public regrette d’ores et déjà l’annonce de sa jeune retraite.

 

- Alejandro TALAVANTE (corrida du samedi 16 septembre face aux toros de Victoriano del Río) : le torero natif de Badajoz est dans une forme exceptionnelle ! Enchaînant faenas de grande inspiration et triomphes enjoués, Alejandro Talavante a gratifié le public de Saint-Sébastien d’une grande tarde de toros lundi dernier. Auteur de la faena la plus profonde de l’après-midi, le matador espagnol a coupé une oreille de poids devant le 3e toro de Juan Pedro Domecq, maniable mais manquant souvent de fond dans ses charges.

Le lendemain, Alejandro Talavante a confirmé son grand moment en signant une prestation quasi-parfaite à Herrera del Duque (Badajoz), avec un total de quatre oreilles et une queue ! Les toros de Luis Algarra, particulièrement nobles, ont participé à ce succès puisque le second exemplaire dévolu à Talavante a été gratifié d’une vuelta posthume.

Vendredi, Alejandro Talavante a ouvert la Grande porte des arènes de Gijón après avoir coupé l’oreille de ses deux toros de José Vázquez, qui ont donné un jeu varié. Sébastien Castella et Tomás Rufo ont accompagné le torero extremeño dans cette sortie en triomphe. Auteur des deux faenas les plus profondes et plus riches en détails muleteros, Talavante s’est distingué par la classe naturelle de son toreo.

Le lendemain, le matador de toros espagnol était au cartel de la corrida programmée à Guijuelo face à des toros de Vellosino. Sur sa lancée d’une semaine d’exception, le torero extremeño a signé une nouvelle tarde placée sous le signe du génie torero. Crédité des deux oreilles de son toro, Alejandro Talavante a proposé l’œuvre la plus variée, passant des figures les plus osées, genoux en terre, aux muletazos de grande expression, avec changement de mains à la clé. Superbe sur sa conclusion par bernardinas, Talavante a renversé les tendidos et aurait pu même prétendre à un bilan plus flatteur s’il n’avait pas eu recours au descabello.

Alejandro Talavante a conclu cette grande semaine en proposant une faena sublime au public d’Almería, dimanche dernier. Une œuvre majeure qui a touché le cœur de l’afición andalouse, qui a pétitionné avec force les deux oreilles. Un seul trophée a été accordé au torero extremeño, qui a ainsi effectué deux vueltas à l’issue d’une faena des grands jours face au 4e toro de la corrida de Juan Manuel Criado. Le trio président a par ailleurs entendu l’ire du public à deux reprises, lors de cette corrida…

 

- Emilio de JUSTO (corrida du vendredi 15 septembre face aux toros de La Quinta) : le matador de toros originaire de Cáceres connaît une seconde partie de temporada estivale particulièrement intense. Lundi, Emilio De Justo a obtenu un grand triomphe à Málaga après avoir coupé un total de trois oreilles à un noble lot de Garcigrande. Auteur d’un toreo profond et cadencé, le torero espagnol a marqué les esprits, en ce début de feria, par des faenas autant marquantes qu’engagées. Une gestuelle et une esthétique qui ont conquis le cœur des spectateurs de la Malagueta.

Dimanche, Emilio De Justo a bouclé cette belle semaine de toros en obtenant un bon triomphe devant un lot de Juan Manuel Criado, assez inégal en termes de tempérament. Crédité de l’oreille de ses deux toros, le matador espagnol a écouté une importante pétition de second trophée – non accordé – à l’issue de sa première faena. Volontaire tout au long de la course, Emilio De Justo est sorti en triomphe, récompense légitime d’un après-midi complet concernant son investissement.

 

- Andrés ROCA REY (corrida du samedi 16 septembre face aux toros de Victoriano del Río) : quelques jours après son dernier paseo, après avoir observé une semaine de repos, le torero péruvien est revenu en piste avec la même force qu’auparavant. Les accrochages et les blessures du début du mois d’août ne sont plus qu’un lointain souvenir. C’est ainsi qu’Andrés Roca Rey est apparu sous son meilleur jour, mercredi dernier, lors de sa réapparition, à Málaga. Face à un lot important de Daniel Ruiz, le matador sud-américain est revenu en figura, coupant l’oreille de son premier toro, après avoir écouté une forte pétition de second trophée. Comme bien souvent cette année, la présidence a accordé la double récompense à l’issue de la seconde faena de Roca Rey, qui a affiché un haut niveau de toreo, assorti d’une détermination de tous les instants. Trois oreilles coupées pour une prestation XXL, les autres matadors sont avertis : Roca Rey est de retour !

Le lendemain, Andrés Roca Rey était à l’affiche de la corrida de Montalvo, organisée à Gijón. Heureux au tirage au sort, le torero péruvien a hérité du seul toro potable de la course, dont il a maîtrisé les assauts, avec brio, par un toreo de courte distance. Deux nouveaux trophées ont ainsi permis à Roca Rey d’obtenir un autre triomphe en cette semaine de réapparition.

 

- ADRIANO (corrida du jeudi 14 septembre face aux toros de Robert Margé) : le matador de toros nîmois a coupé une oreille à l’occasion de sa présentation aux arènes de Béziers, le 14 août dernier. Adrien Salenc a toréé avec valeur un exemplaire mobile et encasté de Robert Margé sorti en 4e

Adriano a poursuivi sa semaine taurine à Mimizan (Landes), où il était annoncé au cartel de la corrida samedi 19 août. Face à un sérieux lot de José Cruz, le torero gardois a ravi l’unique pavillon de l’après-midi, signant une faena particulièrement dense devant le 2e toro.

 

- EL RAFI (corrida du jeudi 14 septembre face aux toros de Robert Margé) : l’autre matador de toros nîmois engagé lors de la corrida de Margé du 14 août dernier à Béziers est également reparti avec un trophée. Inspiré par la charge généreuse du 2e toro de l’après-midi, Rafi a tracé plusieurs derechazos importants au cœur d’une faena bien composée.

 

- SOLALITO (corrida du dimanche 17 septembre face aux toros de Garcigrande) : le novillero nîmois était à l’affiche du mano a mano organisé mardi matin à Béziers face au bétail de Robert Margé. Opposé à son compatriote Lalo de María, l’apprenti-torero gardois a perdu un triomphe certain à cause d’un mauvais maniement des aciers. Crédité de l’oreille du 3e novillo de la course, Solalito a construit une faena solide devant le 5e exemplaire avant son échec au C’est notamment pour cette raison que le trophée du Tastevin d’Argent lui a été remis après la novillada.

Samedi, Solal Calmet effectuait son retour à Saint-Gilles face à un melting-pot de novillos français. Confronté en mano a mano avec son concitoyen Nino Julien, le futur impétrant nîmois a tracé une faena importante devant un noble novillo de Gallon sorti en 3e position. Une oreille de poids – acquise devant le novillo d’ouverture – a récompensé la qualité de ses muletazos ainsi que la maturité de son toreo…  À l’issue de la course, Solal a par ailleurs été récompensé par l’octroi du trophée « Chaquetilla d’or ».

 

- Lalo de MARÍA (novillada du dimanche 17 septembre face aux novillos de Fernay) : le novillero saintois était à l’affiche de la course en mano a mano proposée en cette matinée de l’Assomption, aux arènes de Béziers. Toréant avec aisance et goût, Lalo de María a obtenu un pavillon à l’issue d’une dernière faena, idéalement composée devant le 6e exemplaire de Robert Margé. Plus profond sur ses naturelles, le novillero natif de Montpellier a proposé un toreo stylisé lors de ses deux précédentes prestations.

 

- Nino JULIÁN (novillada du dimanche 17 septembre face aux novillos de Fernay) : le novillero nîmois a fait preuve de mérite lors de la course saint-gilloise qui s’est tenue samedi dernier avec du bétail français issu de différents élevages. Opposé en mano a mano à Solalito, Nino s’est distingué par la qualité de ses deux faenas proposées, notamment celle proposée au novillo de Un échec avec l’épée l’a empêché d’obtenir le triomphe légitimement gagné avec cape et muleta.

 

- Diego VENTURA (corrida équestre du samedi 16 septembre face aux toros de Fermín Bohórquez) : la grande star de la tauromachie équestre était opposé samedi dernier en mano a mano au valeureux rejoneador espagnol Andrés Romero dans les arènes d’Aldea del Rocío (Huelva). Profitant d’un bon lot de María Guiomar Cortés Moura, Diego Ventura a livré la meilleure version de son rejoneo, obtenant un total de quatre oreilles et une queue, avant de partager la sortie en triomphe finale au côté de son challenger.

Un très haut niveau de tauromachie équestre que Diego Ventura a maintenu à son apogée, le lendemain, en ravissant un total de trois pavillons au lot de Fermín Bohórquez, proposé lors de la corrida de Tomelloso (Ciudad Real). Le cavalier luso-andalou y a ouvert la grande porte des arènes aux côtés des matadors de toros Miguel Ángel Perera et Antonio Linares.

 

- Léa VICENS (corrida équestre du samedi 16 septembre face aux toros de Fermín Bohórquez) : la rejoneadora nîmoise a connu une grande matinée de toreo à cheval, mardi dernier à Dax. Seul un maniement défectueux du rejón de mort a ôté le droit à Léa Vicens d’accompagner Andy Cartagena par la Grande porte dacquoise à l’issue de deux partitions lumineuses. Excellente face à deux bons toros de Murube, l’amazone française a coupé l’oreille de son premier adversaire, connaissant également de grands moments lors de sa seconde faena avec un « Bético » des grands jours.

Une impression qui s’est confirmée, le lendemain, à Guijuelo (Salamanque), avec un total de trois oreilles dans l’esportón de Léa Vicens. Face à d’excellents toros de Capea, la rejoneadora nîmoise s’est pleinement exprimée, avec personnalité et variété quant aux figures exprimées en piste avec sa cavalerie.

Dimanche, Léa Vicens était présente à la corrida équestre organisée à Bilbao, brillant de mille feux face à un bon lot de Fermín Bohórquez. Proposant deux faenas de haute composition, la rejoneadora française a ravi un pavillon face à ses deux toros, manquant de peu la sortie en triomphe. Le trio présidentiel lui a effectivement nié l’octroi d’une seconde oreille devant le 5e exemplaire, qui aurait été synonyme d’une ouverture de la Grande porte de Vista Alegre. Particulièrement entreprenant dans ses attitudes, l’amazone nîmoise a livré l’une de ses tardes les plus importantes sur le sable gris de Bilbao, connectant parfaitement avec le public.

 

Sortie en triomphe d’Alejandro Talavante des arènes d’Huesca le lundi 14 août 2023 (crédit photo : cabinet de presse d’Alejandro Talavante).