HISTOIRE DES TOREROS DE NÎMES : ALEJANDRO TALAVANTE, CHAPITRE 2/4


Après la sensation de sa présentation en qualité de novillero, lors de la Pentecôte, Alejandro Talavante devient la grande star de la temporada 2006. Toutes ses sorties sont scrutées au microscope par ceux qui voient déjà en lui un successeur à José Tomás, retiré du toreo depuis 2002… Sept jours après sa première novillada nîmoise, Alejandro Talavante passe dans la catégorie supérieure en étant sacré matador de toros à Cehegín (Murcie) par Morante De La Puebla, sous le regard d’El Fandi, face au mal nommé « Pesadilla », de l’élevage de Benjumea. Trois oreilles ponctuent les débuts triomphaux en corrida du natif de Badajoz alors âgé de 18 ans.

 

Après une première corrida en France sur le sable montois du Plumaçon, Alejandro Talavante inaugure le bal des confirmations d’alternative mises en place à Nîmes dès la Feria des Vendanges 2006. Après Cayetano Rivera Ordóñez le vendredi, Paquito Perlaza le samedi, Alejandro Talavante est le 3e matador de toros de l’histoire à confirmer son doctorat dans l’amphithéâtre nîmois, le dimanche 17 septembre 2006. C’est Enrique Ponce qui lui remet sa muleta de matador, en présence de Juan Bautista, face au toro « Jilguero », de Victoriano del Río. Vêtu d’un costume bleu nattier et or, l’impétrant coupe l’oreille du toro de confirmation à l’issue d’une faena marquée du sceau de sa personnalité.

 

Dès lors, Talavante devient un incontournable de la programmation tauromachique nîmoise. Fasciné par les arènes romaines, le protégé d’Antonio Corbacho n’hésite pas à confier ses rêves les plus fous à Simon Casas, comme toréer à Nîmes, en plein cœur de la nuit… L’idylle nîmoise se nourrit de ces anecdotes et du profil singulier du matador espagnol alors en pleine ascension. Lima, Quito et Bogota sont les témoins d’un toreo qui ne cesse de conquérir le cœur des spectateurs.

 

Le 8 avril 2007, pour sa confirmation d’alternative à Madrid, Alejandro Talavante ne fait pas dans la demi-mesure : il ravit les deux oreilles de l’ultime toro de la corrida du Puerto de San Lorenzo, ouvrant ainsi sa première Grande porte à Las Ventas … Les derniers réfractaires au toreo de Talavante finissent par admettre la dimension artistique incontestable du nouveau phénomène de l’Escalafón. Le 25 mai 2007, en plein cœur de la Feria de Pentecôte, Talavante bouscule encore une fois les convenances en renversant la plaza nîmoise par l’ivresse de sa première faena. Il coupe les deux oreilles de son premier toro du Puerto de San Lorenzo, mais l’épée lui ôte le droit d’aller chercher la Porte des Consuls devant le 6e exemplaire de l’après-midi…

 

Pendant l’inter-saison latino-américaine, Alejandro Talavante confirme son alternative à Mexico et coupe l’oreille d’un toro de San José… Au printemps 2008, il revient à Nîmes et obtient un nouveau pavillon face à sa ganadería fétiche du Puerto de San Lorenzo. Répété aux Vendanges, le natif de Badajoz est le témoin d’un triomphe important de Juan Bautista. Ce n’est qu’un an plus tard, le 19 septembre 2009 qu’Alejandro Talavante revient aux bases de son toreo pour réaffirmer ses intentions au public nîmois : dans un cartel très castillan, partagé avec Matías Tejela et Rubén Pinar, il s’octroie le trophée du 5e toro de la course, porteur du fer de Moisés Fraile, proposant un haut niveau de technicité dans ses séries. En cinq corridas nîmoises, Alejandro Talavante totalise cinq oreilles mais toujours pas de sortie en triomphe…

 

À suivre…

 

Vuelta triomphale d’Alejandro Talavante après une grande faena lors de la corrida du 25 mai 2007 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Christophe Chay).