Le 3 juin 2022, la ganadería d’El Parralejo lidiait à Nîmes la première corrida de son histoire sur le sol français, forte de plusieurs succès à l’échelon inférieur. Sur le sable de l’amphithéâtre romain, « Impositor », « Regente », « Pelirrojo », « Sacaperras », « Operario » et « Franqueza » ont défendu les couleurs sable et vert de la devise établie sur les terres de Zufre (Huelva). Outre la propriété homonymique de l’élevage, la ganadería, propriété de Rafael Molina Candau, dispose d’une seconde finca, « Monte San Miguel », sur la commune d’Aracena (Huelva), terre historique des fameux Manolo González qui firent les beaux jours des ferias nîmoises à la fin des années 80.
Un lot de toros qui vit la lidia de deux toros de grande qualité, sortis en 2e et 4e position, favorisant la coupe d’une oreille, respectivement par Juan Leal et Curro Díaz. Des vertus de mobilité et de transmission qui allaient par ailleurs permettre au torero arlésien de ravir les deux pavillons du 5e toro et ainsi d’obtenir une nouvelle sortie en triomphe par la Porte des Consuls. Quatre trophées qui sont l’illustration d’une partie du travail accompli par l’éleveur José Moya Sanabria lors de la fondation de ce fer, en 2007, sur une base de bétail de Jandilla.
Les toros d’El Parralejo bénéficient d’un encadrement ganadero idéal : outre la présence d’un mayoral d’expérience en la personne de Sergio Núñez Salvatierra, le représentant de l’élevage, Rafael Molina Candau est le fils du célèbre éleveur Javier Molina. Un troupeau formé sur une base solide de Jandilla avec pas moins de 51 vaches marquées du fameux fer à l’étoile et de 74 autres arborant le « G » de Fuente Ymbro. Deux lots de femelles complétés par deux étalons de Jandilla et deux autres de Fuente Ymbro afin d’être en cohérence avec les lignées choisies.
Très rapidement, cette ganadería devient un référent dans le panorama des ferias européennes de première importante, tant et si bien que la devise acquiert l’ancienneté à Madrid le 11 mai 2015 après avoir présenté une novillada complète à Las Ventas. Ce jour-là, Gonzalo Caballero coupe une oreille de poids et El Parralejo renforce une notoriété grandissante, initiée depuis plusieurs années par des lots de novillos de grande qualité présentés à Pampelune. Dès lors, les résultats de l’élevage ne cessent de retenir l’attention des organisateurs : l’eral « Cantaor » est gracié à Alicante le 19 juin 2018 par l’apprenti-novillero Cristián Expósito, le novillo « Malandar » obtient lui aussi la vie sauve le 31 août 2019 à Zalamea la Real (Huelva), Rafael Serna se voyant décerner les trophées maximums symboliques… Deux ans plus tard, le 29 mai 2021, le novillo « Bribón » est gracié par Pablo Páez à Sanlúcar de Barrameda (Cadix) lors d’une novillada triomphale. Enfin, l’an passé, le toro « Jurista » est ovationné à l’arrastre lors de la corrida lidiée à Séville le 28 avril, permettant la coupe des deux oreilles à Daniel Luque, qui permettra à ce dernier de franchir en triomphe la Porte du Prince une heure plus tard…
Lauréat de nombreux prix depuis plusieurs saisons, l’élevage d’El Parralejo a ainsi connu une année 2022 ponctuée de succès notables. À Séville, le 28 avril 2022, outre les trois trophées acquis par Daniel Luque, le public de la Real Maestranza de Caballería a également souligné la qualité de la lidia conduite par Miguel Ángel Perera devant le 2e toro de l’après-midi, dépossédé d’une oreille. Une belle impression qui s’est répétée moins d’un mois plus tard à Madrid, avec une corrida proposée en pleine San Isidro. Fin connaisseur de cet encaste, Curro Díaz a coupé l’oreille du dernier toro de la course à l’instar de son jeune compagnon de cartel, Álvaro Lorenzo, devant le 5e exemplaire du lot. Une corrida qui avait été marquée par la grave blessure subie par Ginés Marín face au 3e toro de l’après-midi.
Après Nîmes, la ganadería d’El Parralejo a proposé d’autres toros importants de l’autre côté des Pyrénées. Le 26 juillet, c’est face à un toro de ce fer que Ginés Marín, crédité de deux pavillons, a certainement livré la meilleure faena de la Feria de Santander. Un été majeur confirmé sur les terres de l’élevage, à Huelva, le 3 août, avec le triomphe du torero local, David de Miranda, qui s’est révélé devant les qualités du 3e toro de la course, dépossédé de ses deux appendices auditifs. Pour sa première corrida dacquoise, le 15 août, El Parralejo a également vu Antonio Ferrera et Juan Leal briller, tous deux repartant de la sous-préfecture des Landes avec un trophée.
Cette année, outre Nîmes, l’élevage andalou est d’ores et déjà à l’affiche des ferias de Séville et Madrid. Le 20 avril, Daniel Luque tentera de répéter sa Porte du Prince de 2022, aux côtés de Miguel Ángel Perera et Francisco de Manuel. Le 15 mai, en pleine Feria de San Isidro, le fer d’El Parralejo reviendra à Madrid avec un trio de matadors composé par Miguel Ángel Perera, Ángel Téllez et Isaac Fonseca. Enfin, onze jours plus tard, rendez-vous pour la corrida d’ouverture de la Feria de Pentecôte, le vendredi 26 mai aux arènes de Nîmes, avec la double confirmation d’alternative d’Ángel Téllez et Francisco de Manuel des mains de Daniel Luque, grand connaisseur de ces toros devant l’éternel.
« Majadero », toro d’ouverture de la corrida d’El Parralejo lidiée à Madrid le 15 mai 2022 (crédit photo : Plaza 1).