DISPARITION : AMOR ANTUÑEZ « EL ANDALUZ » S’EN EST ALLÉ


Il avait vu le jour à Nîmes un 25 octobre de l’an 1952, mais sa famille était originaire de Lora del Río, dans la province de Séville, la patrie des Miura et de Gracia Montes. Des racines du sud de l’Espagne qui lui firent prendre le nom de piste, l’apodo, d’El Andaluz : « l’Andalou ». La disparition d’Amor Antuñez, à l’âge de 71 ans, a touché le monde taurin nîmois, ce Lundi de Pâques, alors que son gendre, le matador Clément Dubecq, triomphait à Arles face aux toros de Victorino Martín. Très proche de la famille Pilès, Amor Antuñez fit ses premières armes taurines au côté de Robert, après avoir été son camarade d’école. Entre 1963 et 1969, Amor et Robert participèrent à une série de capeas montées par le père de ce dernier, le célèbre banderillero José Pilès.

 

Amor Antuñez effectua ses débuts en public, à l’âge de 11 ans, dans les arènes de Rodilhan, en mano a mano avec Robert Pilès, dont l’apodo était « Tranquilito ». Par la suite, « El Andaluz » intégra un groupe de jeunes toreros français composé par Alain et Christian Montcouquiol, Simon Casas, Frédéric Pascal ou encore Jacky Brunet. Il débuta en novillada sans picadors le 12 octobre 1969 à Nîmes, aux côtés de Nimeño, Chinito, Frédéric Pascal et Jaquito face à un lot de Fernay et François André. À l’instar de ses compagnons d’affiche, Amor Antuñez y coupa une oreille.

 

Un an plus tard, « El Andaluz » prit part à sa première novillada formelle, à Lunel, le 1er novembre 1970, en mano a mano avec Jaquito. Toutefois, l’époque n’étant pas favorable aux engagements des jeunes apprentis-toreros français, Amor décida de réintégrer la catégorie des novilleros sans picadors, dans laquelle il put toréer une cinquantaine de courses. Le 21 juillet 1975, c’est à Saint-Vincent-de-Tyrosse, dans les Landes, qu’El Andaluz prit part à une nouvelle novillada piquée, comme un second départ de sa carrière, aux côtés de Garbancito et d’Álvaro Márquez. Crédité de deux oreilles des novillos de Joaquín Buendía, Amor Antuñez triompha pour ces nouveaux « débuts ».

 

Amor Antuñez confia la gestion de sa carrière au torero espagnol Pepe Calabuig, figure tauromachique du Pays d’Arles, qui créa une école taurine dans les années 50 à Fontvieille. Pendant cinq temporadas, El Andaluz prit part à plus de 120 courses mais ne put jamais prendre l’alternative à la fin des années 70. Un doctorat qui faillit avoir lieu à Gérone, puis à Nîmes… C’est finalement à Mauguio qu’Amor Antuñez devint le 45e matador de toros français de l’Histoire, le 6 juin 2004, dans les arènes dont il fut l’organisateur des corridas de la Romería del Encuentro pendant plusieurs années. C’est Julio Aparicio fils qui lui céda sa muleta de matador, sous le regard de Swan Soto, face au toro « Santanderino », d’Hermanos Sampedro.

 

C’est toutefois en tant que banderillero qu’El Andaluz connut ses heures de gloire. Peón de confiance de Richard Milian de 1980 à 2001 – année des adieux du torero originaire de Canohès – il accompagna également de nombreux toreros français et espagnols, toutes générations confondues. Il dirigea également le Syndicat national des banderilleros et monta une sastrería, s’affirmant comme un couturier taurin à la fois original et singulier. L’équipe de SCP France adresse ses plus sincères condoléances à la famille ainsi qu’aux proches d’Amor.

 

Amor Antuñez à la tribune des toreros, surplombant le patio de cuadrillas, aux arènes de Nîmes (crédit photo : DR).