Si Antonio Borrero « Chamaco » a été l’un des novilleros vedettes adulés par le public nîmois au début des années 90, le public de l’amphithéâtre romain ignorait encore tout de sa ganadería. Établi sur les terres de « Garruchena », à Hinojos (Huelva), l’élevage de Chamaco a pris cette appellation en 2014, cinq ans après le décès d’Antonio Borrero Morano, premier « Chamaco » de la dynastie et torero particulièrement populaire à Barcelone durant les années 50 et 60. Le propriétaire de cette ganadería est Juan Borrero Borrero, fils de « Chamaco » père et frère de « Chamaco » junior. Depuis un quart de siècle, la sélection s’est orientée vers du sang d’origine Jandilla, en éliminant progressivement les bases de l’encaste Atanasio Fernández précédemment établies.
Un élevage qui particulièrement réussi sa présentation aux arènes de Nîmes, avec une novillada de grande qualité présentée le 28 mai 2023, en fin de matinée. En ce Dimanche de Pentecôte, dans le cadre de la novillada de la Cape d’or, plusieurs exemplaires dévolus à Solal Calmet « Solalito » et Lalo Lambert « Lalo de María » ont permis aux apprentis-toreros de mettre en exergue leurs personnalités respectives. Au total, six novillos ont été lidiés, occasionnant 12 rencontres à la cavalerie, avec la coupe de six oreilles, équitablement réparties entre les deux novilleros triomphateurs. À l’arrastre, cinq utreros ont été applaudis, le 4e étant l’unique exemplaire à être raccompagné par un silence. En termes de qualités, le 3e novillo s’est avéré être l’exemplaire le plus complet du lot.
C’est pour cette raison que l’élevage de Chamaco apparaît en tête de la classification des ganaderías présentées à Nîmes en 2023 lors des novilladas formelles. Le second fer classé est celui de l’élevage français de Fernay, dont l’élevage célébrait cette année le 70e anniversaire de sa création. Programmée le 17 septembre 2023, lors de la novillada matinale dominicale, la ganadería établie aux Jasses de la Ville, à Pont-de-Crau (Arles), n’a pas connu la même réussite que sa consœur andalouse, malgré des origines de sang assez proches. Sur les six novillos lidiés, piqués en 12 rencontres à la cavalerie, aucune oreille n’a été ravie par les apprentis-toreros. Trois novillos ont écopé d’un silence à l’arrastre, contre 2 applaudis et des sifflets adressés au 3e exemplaire de la matinée.
La fougue de « Juergachón » dans la cape de Lalo de María, 3e exemplaire de la novillada de Chamaco, lidiée avec succès le 28 mai 2023 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Anthony Maurin).