Torero reconverti professeur, Christian Lesur fait partie de cette génération de la tauromachie française qui est allée au bout de ses rêves pour atteindre le graal suprême. Sacré matador de toros le 29 octobre 1978 à Fuengirola (Málaga), Christian Lesur a souhaité être l’un des artisans des passages de témoin de l’art tauromachique en favorisant la transmission et l’enseignement du toreo. Quatorze ans après les cours dispensés à Fontvieille par Pepe Calabuig, Christian Lesur fonde en 1983 la première véritable école taurine française dont le but est de former de futurs toreros. Le dimanche 17 septembre 2023, Solal Calmet « Solalito », ancien élève du Centre français de Tauromachie, deviendra le 73e matador de toros français de l’Histoire…
Depuis de nombreuses décennies, sous la houlette de Simon Casas, les arènes de Nîmes ont été le théâtre d’alternatives prestigieuses, dont la première et la plus emblématique fut certainement celle des fils Litri et Camino… Le 26 septembre 1987, cette double cérémonie, parrainée par les pères respectifs des deux jeunes toreros, fut le point de départ d’une tradition nîmoise qui a également profité à plusieurs Nîmois, anciens élèves du Centre français de Tauromachie. Denis Loré fut le premier à ouvrir le bal, le 2 juin 1990, en pleine Feria de Pentecôte, étant sacré matador de toros par Emilio Muñoz, en présence de Fernando Lozano, face au toro « Gañafono », de José Luis Marca.
Marc Serrano fut le deuxième élève du Centre français de Tauromachie à accomplir son rêve en prenant l’alternative dans les arènes de sa ville natale. Le 8 juin 2000, il reçut sa muleta de matador des mains de la star mexicaine de l’époque, Eulalio López « El Zotoluco », en présence de José Luis Moreno, face au toro « Fusilero », marqué du fer de Cuadri. Grégoire Taulère l’imita l’année suivante en prenant une alternative triomphale, le 16 septembre 2001, lors de la corrida dominicale organisée en fin de matinée. Cette corrida d’autant plus historique qu’elle était sous un label 100% CFT puisque conférée par Swan Soto, en présence de Marc Serrano. Le toro de la cérémonie était « Fumado », issu de l’élevage portugais d’Oliveira Irmãos.
Deux ans plus tard, toujours aux Vendanges, Julien Miletto fut le quatrième ancien élève du Centre à devenir matador de toros à Nîmes, le 20 septembre 2003. Une cérémonie de prestige présidée par El Juli, sous le regard de César Jiménez, ancien compagnon d’aventure du Nîmois lors de précédentes temporadas en novilladas sans picadors. « Judío », de la ganadería de Zalduendo, fut le premier toro de la carrière de matador de Julien Miletto.
L’édition 2005 de la Feria de Pentecôte s’ouvrit sur l’investiture d’un autre « ancien » du Centre, Jonathan Veyrunes, sacré matador de toros des mains de Fernando Cepeda, en présence de José Ignacio Uceda Leal face à « Enamorado » de Victoriano del Río. Une alternative de catégorie pour l’impétrant nîmois qui se souviendra à jamais de ce 11 mai 2005… Six ans plus tard, une autre alternative de luxe fut organisée, le 9 juin 2011, pour Patrick « Oliver » Villebrun, premier vainqueur du bolsín « Graines de Toreros ». Une cérémonie gravée pour l’éternité avec El Juli dans le rôle du parrain et Sébastien Castella comme témoin, face au toro de Victoriano del Río, « Aldeano »…
Si Solalito deviendra prochainement le 7e ancien élève du CFT à être sacré matador de toros aux arènes de Nîmes, l’Histoire française de la Tauromachie n’oublie pas d’autres toreros passés par les rangs de l’école taurine de Christian Lesur… Tous anciens élèves du Centre, des matadors comme Bernard Marsella, Gilles Raoux, Luisito, Morenito de Nîmes, Swan Soto ou encore Julien Lescarret ont participé à des corridas nîmoises entre 1991 et 2012. Deux anciens élèves du CFT ont également confirmé leur alternative aux arènes de Nîmes : Román Pérez, le 18 septembre 2009, des mains d’El Juli, en présence de Sébastien Castella, devant un lot de toros de Garcigrande, puis El Rafi, le 12 juin 2021, pour ce qui demeurera son alternative « de cœur », des mains d’Antonio Ferrera, en présence de Juan Ortega, devant une corrida de Victoriano del Río.
Alternative de Grégoire Taulère, le 16 septembre 2001, troisième ancien élève du Centre français de Tauromachie, à devenir matador de toros aux arènes de Nîmes (crédit photo : collections personnelles de Grégoire Taulère).