TEMPORADA : ROCA REY HÉROÏQUE À BILBAO


Andrés Roca Rey a été forgé dans le roc des montagnes incas. Une force de caractère et un tempérament solaire qui se retrouvent chez ce jeune homme âgé de 25 ans, dont la trajectoire taurine force le respect. Près de sept ans après son alternative nîmoise, le torero sud-américain est devenu l’icône d’une jeunesse taurine, le symbole d’une nouvelle génération et la star mondiale d’une Fiesta Brava à la croisée des chemins.

 

Hier, sur le gris sable des arènes de Vista Alegre, à Bilbao, Andrés Roca Rey n’a pas fait de demi-mesure aux côtés de ses prestigieux compagnons d’affiche, El Juli et José María Manzanares fils. Face à d’encastés toros de Victoriano Del Río, le natif de Lima est allé au bout de son toreo, essuyant un accrochage terrible en fin de faena devant son premier adversaire. Ignorant la blessure, Roca Rey est reparti au combat, avec muleta et épée, concluant sa faena par d’impavides manoletinas avant le port d’une estocade parfaite, chichement primée d’une oreille.

 

Après un passage par l’infirmerie – et contre l’avis des médecins – Andrés Roca Rey est revenu en piste pour lidier le 6e et dernier toro de la corrida afin de parachever son œuvre par un triomphe. Un exploit digne des titans car Roca Rey a tout simplement ignoré la réalité physique de la blessure contractée lors de la faena précédente : traumatisme au niveau du crâne, du dos et contusions multiples à la jambe droite. Torero de caste, le Péruvien a officié tel que le font les braves, avec honneur et sens de l’engagement. Une nouvelle faena placée sous le sceau de la maîtrise et de l’émotion pour deux oreilles coupées sans contestation.

 

L’heure du repos est venue pour Andrés Roca Rey, torero incontournable de cette fin de saison. Nîmes l’attend avec impatience ce samedi 17 septembre (17h30) pour l’une des plus grandes corridas de la temporada, aux côtés de Juan Leal et d’Isaac Fonseca, qui confirmera l’alternative. Le matador péruvien y retrouvera l’élevage de Victoriano Del Río, indissociable dans sa carrière, depuis sa première corrida d’alternative nîmoise jusqu’à la tarde époustouflante d’hier jeudi.

 

Manoletina impressionnante d’Andrés Roca Rey après le terrible accrochage subi face au 3e toro de Victoriano Del Río, le jeudi 25 août 2022 à Bilbao (crédit photo : Lozano / BMF Toros).