TEMPORADA : EL JULI, UNE COURSE POUR L’HISTOIRE À MADRID


Il y a quelques jours encore, nous écrivions dans ces colonnes qu’El Juli avait encore un mot à dire. Ses dernières paroles, confiées après la Porte du Prince ouverte à Séville, laissaient penser que Julián López avait retrouvé un second souffle en termes de motivation. Passées les premières courses de la saison, avec quelques résultats atones, le véritable Juli a repris la main sur l’Escalafón. En patron.

Un leadership que le maestro madrilène a pleinement affirmé ce mercredi 11 mai sur le sable des arènes de la Monumental de Las Ventas, à Madrid. Plaza ô combien importante pour le natif de Madrid, qui y confirma son alternative il y a déjà 22 ans. Une arène dont il aurait dû ouvrir la Grande Porte après avoir signé en piste l’une de ses meilleures partitions de toreo depuis qu’il officie sur le sable venteño.

Face à plus de 23.500 spectateurs, dans le cadre unique d’une corrida célébrée à guichets fermés, El Juli a donné la meilleure version de sa tauromachie. Auteur d’une première faena remarquable de maîtrise et de savoir technique, le torero madrilène a été récompensé d’un premier trophée. Mais c’est devant son second adversaire, porteur du fer de La Quinta, que le maestro de Velilla de San Antonio a étalé toute sa connaissance de l’encaste santacolomeño, dictant une véritable leçon de tauromachie.

Face à un toro plus compliqué, El Juli a développé toute sa science du toreo pour proposer une lidia en adéquation avec les conditions de son adversaire. Un travail de longue haleine qui allait culminer à l’équateur de la faena sur plusieurs séries de muletazos propres à arrêter le temps, de par la profondeur et la lenteur des passes esquissées. D’extraordinaires naturelles le long de la ceinture ont fait se lever l’exigeante afición madrilène qui a longuement ovationné le Juli en dépit de son échec avec l’épée.

Nul doute que deux oreilles auraient été concédées à Julián López si l’épée ne lui avait pas fait défaut… Il est des Grandes Portes intérieures qui peuvent être plus importantes que d’autres que l’on ouvre aisément… En ce mercredi, à la sortie des arènes, tout le monde parlait d’El Juli même si la Grande Porte est restée fermée. Symbole que les triomphes peuvent parfois s’écrire autrement qu’à « hombros ».

El Juli toréera la corrida de clôture de la Feria de Pentecôte aux arènes de Nîmes le lundi 6 juin, aux côtés d’Alejandro Talavante et Tomás Rufo, qui confirmera son alternative.

Naturelle d’El Juli face au 2e toro de La Quinta, le mercredi 11 mai à Madrid (crédit photo : Plaza 1).