Présent tout au long d’une temporada 2020 qui aurait dû le voir célébrer avec faste ses 30 ans d’alternative, Enrique Ponce vient d’annoncer son retrait des pistes pour un « temps indéfini ». Présent depuis le début de la saison dans plusieurs arènes espagnoles, le torero valencian avait encore triomphé hier à León après avoir obtenu les deux oreilles de son premier toro de García Jiménez. Une temporada 2021 auquel il annonce mettre un terme par la publication d’un bref communiqué.
« A tous ceux qui m’ont accompagné durant plus de trois décennies, je souhaitais tout d’abord vous dire MERCI pour votre affection et votre appui inconditionnels, plus particulièrement au cours de la dernière année de pandémie où j’ai décidé de défendre la tauromachie, d’aller de l’avant et de rendre au monde du toro beaucoup de ce qu’il m’a donné. En cet instant de ma temporada taurine 2021 j’ai décidé de faire une halte sur le chemin et de me retirer des pistes pour un temps indéfini » signe Enrique Ponce sur son compte Twitter.
Une annonce brusque et inattendue alors que le maestro espagnol totalisait d’ores et déjà 8 corridas toréées et 7 oreilles coupées. Lors de la dernière semaine, Enrique Ponce s’était montré à son avantage sur le sable des arènes de Grenade, Alicante et Castellón de la Plana où il avait chaque fois ravi une oreille. Les aficionados et inconditionnels du matador originaire de Chiva espèrent que cette annonce ne sera qu’un au revoir.
Un torero indissociable de l’Histoire des Arènes de Nîmes, où il demeure l’un des matadors à y avoir officié d’innombrables fois. De sa présentation triomphale sous la Bulle, en qualité de novillero, le 11 février 1989, à sa dernière sortie en triomphe par la Porte des Consuls, le 18 septembre 2020, Enrique Ponce fait partie du patrimoine taurin nîmois. Une piste qui l’a vu débuter en tant que matador de toros le 19 septembre 1991 puis gracier le premier toro de l’histoire taurine dans une arène française de 1e catégorie : après « Descarado » (2001), « Anheloso » (2004) et « Devoto » (2018) suivront au palmarès, avec la bagatelle de 11 sorties en triomphe par la Porte des Consuls, dont l’inoubliable tarde du 25 mai 1996 face aux Samuel Flores. Tout le monde taurin croise les doigts pour qu’Enrique Ponce parachève son œuvre en écrivant les dernières lignes de l’une des plus grandes anthologies taurines de la fin du XXe siècle et du début du toreo du IIIe millénaire…
Enrique Ponce dans une des ses attitudes fétiches, la poncina, lors de la corrida nîmoise du 16 septembre 2017 qui le vit ouvrir la Porte des Consuls (crédit photo : Anthony Maurin).