Le marché des novilleros est en constante évolution et il est bien difficile de déterminer une « locomotive » capable de rassembler les foules comme l’avaient fait en leurs temps Litri et Camino, ou encore Jesulín et Chamaco. Depuis José Garrido, leader de l’Escalafón des novilleros deux saisons consécutives (2013 et 2014), aucun apprenti-torero a été en mesure d’imprimer une domination suffisamment forte pour devenir un « incontournable » des programmations des ferias. Ainsi, depuis 2015, chaque année apparaît en tête de la classification un nouveau nom, dont le nombre de novilladas toréées suppose le passage prochain à l’alternative…
Exception faite de Montero, leader en 2020 avec seulement 5 novilladas toréées, les chiffres des novilladas ont considérablement baissé. En 2011, le regretté Víctor Barrio figurait en tête du classement des novilleros avec 37 novilladas toréées, 42 oreilles et 1 queue coupées. Dix ans plus tard, Manuel Perera occupe une position de leader avec un total de 28 courses pour un bilan de trophées composé de 65 oreilles et 1 queue. Le novillero natif de Villanueva del Fresno (Badajoz) a bien conclu sa première temporada complète en triomphant notamment à Santander et Séville, respectivement face à des lots de Jandilla et d’El Parralejo.
2e, Isaac Fonseca poursuit son bonhomme de chemin avec 21 paseos au compteur, 43 oreilles et 3 queues dans l’esportón. Le novillero mexicain, originaire de Morelia, s’est bien acclimaté à l’Europe taurine, triomphant également face aux Jandilla de Santander, le 17 septembre dernier, ou encore étant ovationné à deux reprises lors de la Feria d’Automne madrilène. Il est suivi de près par Víctor Hernández, crédité de 47 pavillons et 3 rabos avec 20 courses au compteur. L’ancien élève de l’École taurine de Guadalajara, natif de Los Santos de la Humosa (Madrid), a signé 18 faenas de grande porte et gracié 1 novillo uniquement dans des arènes espagnoles de 3e catégorie.
Au 4e rang figure Manuel Diosleguarde, qui a toréé à 18 reprises en 2021 avec une coupe finale de 24 oreilles et 2 queues. L’apprenti-torero originaire de la cité salmantine de Diosleguarde a brillé lors de son passage par la Monumental de Las Ventas, à Madrid, le 25 septembre dernier, en obtenant un pavillon lors de la novillada de Fuente Ymbro. Un grand succès qui aurait pu se convertir en triomphe si le novillero salmantin s’était montré encore plus réaliste dans la finition de ses faenas.
5e, Jorge Martínez totalise 17 oreilles coupées en 15 novilladas toréées. Formé à l’École taurine d’Almería, ce novillero natif de Totana (Murcie) a été ovationné le 28 septembre dernier à Séville. Il devance José Ruiz Muñoz, 6e de la classification avec 14 paseos effectués pour une coupe totale de 23 oreilles. Originaire de Puerto Real (Cadix), le neveu de Curro Romero poursuit son long apprentissage en tant que novillero dans des arènes espagnoles de 3e catégorie.
José Rojo apparaît au 7e rang de cet Escalafón, totalisant un score flatteur de 24 oreilles et 4 queues sur un total de 12 novilladas toréées. Novillero expérimenté, le natif de Trujillo (Cacéres) a lui aussi signé la totalité de ses brillants triomphes dans des arènes espagnoles de 3e catégorie. Il est talonné par le leader de 2020, Montero, lui aussi crédité de 12 paseos, avec seulement 8 oreilles et 1 queue dans la besace.
Diego García emmène un gruppetto de quatre novilleros réunis en 11 courses toréées chacun. Derrière l’apprenti-torero originaire de San Sebastián de los Reyes (Madrid) figurent Tomás Rufo, Manolo Vázquez et Carlos Olsina. Ainsi, le frère cadet du matador Álvaro García totalise 22 oreilles contre 14 pavillons en faveur de Tomás Rufo. Aux portes de l’alternative, ce dernier a obtenu deux grands triomphes en septembre dernier dans les arènes de Valladolid et Talavera de la Reina (Tolède). 11 trophées figurent dans l’escarcelle de Manolo Vázquez contre seulement 4 oreilles dans l’esportón du Biterrois Carlos Olsina, premier Français à figurer dans cette classification.
Moment de complicité entre le novillero Manuel Perera et son mentor Juan José Padilla à quelques minutes du paseo de la novillada du 25 septembre 2021 à Madrid (crédit photo : Plaza 1).
