- Jeudi 14 mai 1863 : quatre jours après le grand succès populaire de la course dominicale, la direction des arènes de Nîmes organise la deuxième corrida de l’Histoire de l’amphithéâtre romain. Le même cartel est reconduit avec la présence des deux matadors de toros espagnols, Antonio Sánchez « El Tato » et Ángel López « El Regatero ».
- Mercredi 14 mai 1986 : la Feria de Pentecôte ouvre sa programmation par la novillada de la Cape d’or dont le plateau ganadero voit la lidia de sept solides exemplaires de Bernardino Giménez. Après une ouverture du rejoneador Jacques Bonnier, Rafi Camino conquiert le public nîmois par l’orthodoxie de son toreo. Crédité d’une vuelta devant le 4e novillo, le Madrilène empoche le trophée de la Cape d’or. A ses côtés, José Antonio Carretero se montre tout aussi entreprenant en ravissant l’unique oreille de l’après-midi devant le 2e exemplaire, avant d’effectuer une vuelta à l’issue de sa seconde faena. Le cartel est complété par le novillero nîmois Stéphane Fernandez Meca, appelé à saluer en conclusions de lidias au profil plaisant et animé.
- Dimanche 14 mai 1989 : Nîmes connaît l’une des plus grandes journées de l’Histoire de la Feria de Pentecôte. La novillada matinale voit le solo du novillero génie, Julio Aparicio, face à des novillos de Juan Pedro Domecq, Jandilla, Torrestrella et Hermanos Sampedro. Le bétail, de grande qualité, permet au nombreux public d’assister au grand triomphe d’Aparicio, crédité d’un total de trois oreilles. Sa faena devant le 5e novillo de la course sera la plus intense, récompensée de deux pavillons, avec la vuelta posthume de l’exemplaire de Torrestrella. L’après-midi, toute la dramaturgie et l’exaltation du spectacle tauromachique prennent leur sens lors de la corrida de Guardiola Domínguez. Face à des gradins combles, la course se joue à guichets fermés et voit la tenue du très attendu mano a mano entre Christian Montcouquiol « Nimeño II » et Victor Mendes. Les deux maestros, as des banderilles, rivalisent d’adresse lors du deuxième tiers, mais c’est justement dans cette phase de la lidia que le matador portugais est pris de vitesse. Grièvement blessé au coude par le 2e Guardiola de la course, Mendes est transporté à l’infirmerie, ne pouvant revenir en piste. Nimeño, qui avait déjà estoqué son premier toro, reste seul pour lidier les cinq guardiolas restant. Ovationné à l’issue de sa première prestation, le grand maestro français ignore les fortes rafales de mistral et s’impose avec la manière devant le 2e toro, dont il coupe les deux oreilles. Mais le profil de cette corrida demeure incertain comme l’illustre la blessure du banderillero Francisco García Cervantes devant le 3e exemplaire, Nimeño se faisant également prendre durant l’après-midi. Ovationné face aux 3e et 4e toros, Nimeño assoit définitivement son triomphe face au 5e Guardiola de la corrida. Le mal-nommé « Sopla Poco » se livre pleinement dans la cape et la muleta de Christian après avoir donné une belle répartie sous le fer du picador. Nimeño excelle jusqu’au coup d’épée final, dans une ambiance indescriptible : « Sopla Poco » chavire, deux oreilles sont accordées par la présidence ainsi qu’une vuelta posthume à la dépouille du toro. Après un ultime salut devant le 6e exemplaire, Nimeño réussit la performance de ce 1 contre 6 improvisé. Il sort en triomphe au côté du mythique mayoral de la maison Guardiola, Luis Saavedra, et du ganadero Ignacio Guardiola. La Porte des Consuls voit passer trois légendes sous son arche pour l’une des plus grandes tardes nîmoises et fige dans le marbre l’une des plus importantes dates de la tauromachie en France.
- Samedi 14 mai 2016 : deux corridas sont au programme de cette nouvelle journée de feria. A l’heure du déjeuner, José Garrido prend part à sa première corrida nîmoise et confirme donc son alternative des mains d’Enrique Ponce, en présence de Juan Bautista, face au toro « Azafata », n°68, negro, 550 kg, né en novembre 2011, de l’élevage de Torrealta. Amené à saluer à l’issue de sa première prestation, le torero originaire de Badajoz est le témoin d’une partition importante de Juan Bautista, crédité d’un total de quatre oreilles. Le matador arlésien obtient une nouvelle sortie en triomphe par la Porte des Consuls, après avoir notamment posé lui-même les banderilles face au 5e toro. L’après-midi, l’un des espoirs du toreo, Álvaro Lorenzo, lauréat 2014 de la Cape d’or, est sacré matador de toros des mains d’El Juli, en présence de Sébastien Castella, face au toro « Avandonado », n°128, negro, 529 kg, né en février 2012, porteur du fer de Domingo Hernández. Particulièrement convaincant, Lorenzo ravit l’oreille du 6e exemplaire de l’après-midi, issu de la ganadería de Garcigrande. Face à son élevage de prédilection, El Juli signe une prestation complète, trois oreilles à la clé, après avoir proposé les gestes les plus profonds de la course. Un autre pavillon revient entre les mains de Sébastien Castella alors qu’un sobrero est offert en supplément lors de la lidia du 5e toro. A l’issue de la corrida, El Juli passe sous l’arche de la Porte des Consuls, porté par la ferveur de ses admirateurs.
Álvaro Lorenzo, nouvellement sacré matador de toros, dédie le premier toro de sa carrière à ses parents le 14 mai 2016 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Anthony Maurin).