Sébastien Castella et la Colombie, voilà une idylle qui dure depuis quelques décennies et qui s’est traduite par de belles rencontres tauromachiques. Autant de succès que de faenas à haute intensité et un lien indéfectible avec l’afición sud-américaine, profondément marquée par l’héritage du maestro César Rincón. Dimanche dernier, le matador biterrois toréait la neuvième corrida de sa carrière aux arènes de Bogota : une plaza de la Santamaría dont il a ouvert à quatre reprises la Grande porte pour une coupe totale de treize oreilles. Un quatorzième trophée est venu enrichir ce beau palmarès dans le cadre de la corrida inaugurale de la temporada dans la capitale colombienne.
Opposé à des toros d’Ernesto Gutiérrez, Sébastien Castella a ravi l’unique pavillon de l’après-midi. Venu en remplacement de Roca Rey, forfait, le torero français partageait l’affiche avec Morante De La Puebla et le local Luis Miguel Castrillón face à des gradins remplis aux trois-quarts. Une tarde qui aurait être bien plus triomphale si l’épée n’avait pas trahi Castella, colossal dans son toreo par naturelles et qui a certainement signé à Bogota l’une de ses meilleures faenas depuis sa présentation dans cette plaza en 2004.
Naturel et décontracté cape en mains, le Biterrois s’est signalé par l’extrême qualité de ses véroniques et de ses chicuelinas. Une lidia parfaitement adaptée aux conditions du toro, maîtrisé avec esthétique, calme et sens des distances. Une faena synonyme d’oreille face à ce 2e toro, estoqué d’une épée entière légèrement basse. Une suerte suprême qui n’a pas souri à Castella devant le 5e exemplaire, plus exigeant et moins évident à consentir, mais encore une fois admirablement lidié lors d’une faena d’intensité croissante.
Sébastien Castella doit retourner à Bogota le 1er mars prochain. D’ici là, il aura officié à deux reprises au Mexique avant de débuter sa saison européenne le 14 mars à Valencia, cinq jours avant un engagement à Castellón de la Plana. En cette année 2020, le natif de Béziers célébrera le 20e anniversaire de sa prise d’alternative.
Toute la douceur du toreo de Sébastien Castella dans cette naturelle offerte à un toro d’Ernesto Gutiérrez le 2 février dernier à Bogota (crédit photo : info Castella).