TEMPORADA : LE RETRAIT DE SÉBASTIEN CASTELLA, « TORERO DE NÎMES »


Le dimanche 20 septembre 2020, Sébastien Castella aura donc participé à sa dernière corrida sur le sable des arènes de Nîmes. Ceint d’un costume de sa couleur préférée, parme et or, le matador de toros natif de Béziers, a partagé l’affiche une dernière fois, en mano a mano, au côté de Miguel Ángel Perera, face à des toros de Jandilla. Même si nul ne sait de quoi demain sera fait, l’histoire taurine retiendra que le torero français aura ravi sa dernière oreille dans la plaza nîmois devant le 5e exemplaire de la corrida, baptisé « Tenebroso » et applaudi à l’arrastre.

Le communiqué tardif de Sébastien Castella, mercredi soir, a créé la surprise au sein du milieu taurin alors que le matador français était annoncé pour participer à la « Gira de Reconstrucción del Toreo », un cycle de mini-corridas de 4 toros avec deux toreros en mano a mano, organisé par la Fondation du Toro de Lidia. Sébastien Castella était annoncé le vendredi 9 octobre à Antequera (Málaga), en mano a mano avec Luis Bolívar, devant des toros de Zalduendo.

L’arrêt de la carrière de Sébastien Castella est présenté par le principal intéressé comme « une décision difficile » mais « très réfléchie ». L’occasion pour le maestro biterrois de remercier également tous ceux qui l’ont accompagné tout au long de ses 26 ans de carrière. « Tout ce que j’ai, ce que j’ai vécu et ce que j’ai obtenu, je le dois au monde du Toro » écrit Castella avant de poursuivre « je pense qu’il y a d’autres univers à découvrir et j’ai beaucoup à apprendre au-delà de ce qu’a été ma vie depuis tout petit ».

Sébastien Castella justifie également sa participation aux corridas qui ont été organisées depuis la sortie du confinement, lors de cette temporada totalement bouleversée par la crise sanitaire du Covid-19 : « j’ai décidé de toréer (…) pour mon équipe, qui a tant souffert du manque de contrats et qui m’ont été si fidèles, pour l’afición dont j’ai toujours ressenti l’affection et le soutien, pour les empresas qui ont décidé d’organiser des corridas, pour les éleveurs auxquels nous devons tant ». Une décision que Sébastien Castella nuance toutefois en précisant « je ne sais pas si ce sera un adieu définitif ou un simple au revoir. Seul le temps détient la réponse. On dit que les toreros ne se retirent jamais et je pense que c’est le cas ».

« Torero de Nîmes », Sébastien Castella a pris part à son premier paseo dans l’amphithéâtre romain le 15 février 1998, sous la Bulle, lors de la Feria de Primavera, aux côtés de Mateo Román et Javier Castaño, devant des erales de la Ganadería Cévenole. Un an plus tard, il prenait part à sa première novillada formelle sur le sable nîmois, toujours sous la Bulle, le 27 février 2000, avec El Fandi et Javier Castaño comme compagnons de cartel, face à des novillos de Yerbabuena. La même année, lors de la corrida d’ouverture de la Feria des Vendanges, un mois après sa prise d’alternative biterroise, il effectue sa présentation à Nîmes en qualité de matador de toros, le 15 septembre 2000, aux côtés de Miguel Abellán et Juan Bautista, face à des toros de Samuel Flores.

Vingt ans plus tard, Sébastien Castella est entré dans l’Histoire des arènes de Nîmes, dépassant numériquement des maestros de légende comme José María Manzanares, Enrique Ponce ou encore El Juli, en devenant le matador de toros qui a pris part au plus grand nombre de corridas dans l’amphithéâtre nîmois. Une arène où Sébastien Castella a donné l’alternative à son compatriote Juan Leal, le dimanche matin de la Pentecôte 2013. A Nîmes, le torero français a également confirmé l’alternative de deux autres matadors, Mehdi Savalli (2006) et López Simón (2015). Nîmes, la plaza de tous les records pour Castella et une arène indissociable de son ascension vers la gloire.

Sébastien Castella a annoncé l’arrêt de sa carrière ce mercredi 30 septembre, en soirée (crédit photo : Anthony Maurin).