TEMPORADA : LE COUP DU SOMBRERO D’ANTONIO FERRERA A MEXICO


La lecture des résultats du mois de janvier d’Antonio Ferrera force assurément le respect. En trois corridas toréées à la Monumental de Mexico, le torero natif de Bunyola a tout simplement déjoué tous les pronostics en obtenant trois triomphes consécutifs, avec la manière. Sa dernière prestation dans les plus grandes arènes au monde s’est d’ailleurs soldée par la grâce d’un toro de La Joya.

Un parcours débuté de la meilleure des manières le dimanche 26 janvier avec deux premières oreilles obtenues face au 4e toro de la corrida de Villa Carmela. Antonio Ferrera a su proposer une lidia des plus variées en termes de gestuelle, avec plusieurs détails artistiques rendant hommage au maestro disparu Rodolfo Rodríguez « El Pana ». Une faena au profil très mexicain qui a conquis le cœur des spectateurs mexicains, unanimes au moment de réclamer la double récompense après une estocade époustouflante, portée sans l’aide de la muleta, à l’instar de celle proposée il y a quelques mois à Madrid.

Un triomphe répété dix jours plus tard, lors de la traditionnelle corrida du 5-Février, organisé dans le cadre de l’anniversaire de l’inauguration de la Plaza Mexico. Cette fois, c’est devant un lot de Jaral de Peñas qu’Antonio Ferrera a laissé parler l’étonnante profondeur de son toreo, dans un style rappelant celui qui lui a valu l’an passé de franchir à deux reprises à la Grande porte de la Monumental de Las Ventas. Une débauche de technique et d’inspiration face à deux toros qui ne l’ont pas toujours aidé dans sa quête du geste parfait.

Antonio Ferrera a réalisé la passe de trois grandes portes consécutives à Mexico en obtenant la grâce du 2e toro de la corrida de l’Épée d’or, organisée le dimanche 9 février. Auteur d’une nouvelle partition exceptionnelle de toreo, le matador extremeño a non seulement remporté le trophée mis en jeu dans le cadre de cette corrida de compétition réunissant plusieurs vedettes de la tauromachie face à un seul toro, mais aussi réalisé une faena de grand impact. Une rencontre rêvée entre « Tocayo », toro issu de l’élevage mexicain de La Joya – origine Parladé – porteur du n°210, de robe noire, annoncé à 498 kilos, né en janvier 2016 et la muleta divine d’un Ferrera à nouveau sublime dans sa proposition artistique.   

Sortie en triomphe d’Antonio Ferrera de la Monumental de Mexico le 5 février 2020, nouvelle idole outre-Atlantique (crédit photo : Emilio Méndez / agence Suerte Matador).