« Ça m’a fait quelque chose de revoir ce novillo. C’est très beau d’avoir pu le gracier, tout d’abord grâce à lui, puis grâce à la faena que j’ai pu lui servir » confiait Rafi Raucoule quelques heures après ses retrouvailles avec le novillo « Cerecillo », en plein cœur du campo de Juan Manuel Criado. Jeudi dernier, le novillero nîmois a rendu visite à l’animal gracié quatre jours plus tôt lors du festival taurin de La Flecha, organisé au profit d’une association luttant contre la sclérose multiple. C’est la première fois qu’El Rafi obtenait l’indulto d’un novillo en public.
Des retrouvailles qui se sont déroulées sur les terres de la propriété « Coto Mayor de Vera », à Mérida (Badajoz), où « Cerecillo » affiche un bon niveau de récupération. « Cerecillo n’a jamais cessé de charger, les gens étaient comme fous face à ce toro, mais aussi avec moi et il y a eu beaucoup d’émotion. J’ai maintenu un rythme constant lors de la faena et les souvenirs sont très forts. Dès le début, ce novillo a manifesté une noblesse hors du commun, principalement avec un rythme et une classe unique dans sa manière de charger, presque comme si c’était une musique » s’est expliqué le novillero français à Mundotoro. Pour l’éleveur Calors Criado, « ce novillo a montré un haut niveau de bravoure dès son entrée en piste, avec un potentiel crescendo, beaucoup de classe dans la charge, par le bas, avec de la présence et un bon galop. Il plaçait idéalement sa tête un mètre avant d’entrer dans la muleta et répétait de façon inlassable. Je crois qu’il a également pris une pique sous laquelle il s’est investi. Ca a été un novillo très complet ».
Désormais, « Cerecillo » va officier comme étalon au sein de l’élevage de Juan Manuel Criado malgré un physique qui ne l’avantage pas : « c’est vrai », reconnaît le ganadero « que ses cornes n’ont pas une belle conformation, vers le bas, et qu’il n’a pas trop de présence. Mais cela ne veut pas dire que sa descendance n’aura pas de cornes longues ! De fait, sa mère et son père avaient de la tête ! Je compte désormais sur Cerecillo et sur le patrimoine génétique qu’il va nous apporter et que nous allons utiliser ». Du côté du Rafi, on ne compte pas rester en si bon chemin après les sensations vécues à La Flecha… Programmé ce samedi 29 février à Aranda de Duero à l’affiche d’un autre festival taurin, aux côtés de nombreuses vedettes de la tauromachie, El Rafi espère bien confirmer son début de saison.
Le novillero nîmois sera à l’affiche de la course de Fuente Ymbro proposée le jeudi 12 mars pour les Fallas de Valencia, aux côtés de Miguel Senent « Miguelito » et Jordi Pérez « El Niño de las Monjas ».
Retrouvailles respectueuses entre le novillero El Rafi et le novillo « Cerecillo » sur les terres de l’élevage de Juan Manuel Criado (crédit photo : Tauroemoción).