REVUE DE PRESSE : LES QUATRE DÉCENNIES NÎMOISES DE SIMON CASAS


« L’homme qui a dépassé Ahenobarbus », formule recherchée pour titrer un article dédié à l’ascension de Simon Casas dans la sphère taurine, quarante ans après ses débuts dans l’organisation de spectacles tauromachiques et sa prise de pouvoir aux arènes de Nîmes. Le journaliste espagnol Paco Delgado a ainsi choisi la figure historique de ce sénateur romain, consul sous l’Empire pendant le règne de Tibère : « Simon Casas règne depuis 40 ans à la tête des arènes de Nîmes ; même Cnaeus Domitius Ahenobarbus n’y est parvenu, alors que c’est ce dernier qui a incorporé la capitale gardoise à l’Empire romain » écrit-il. Une manière d’illustrer la longévité de Simon Casas en tant que producteur des spectacles tauromachiques à Nîmes, quelques jours après la signature de la nouvelle délégation de service public entre la municipalité nîmoise et la société SCP France pour les cinq années à venir.

Dans son portrait, Paco Delgado commente la réalité des chiffres : « 40 ans à la tête d’une même arène. Presque rien. Qui plus est, une arène de première catégorie. Il ne me revient pas à l’esprit le nom de quelqu’un qui soit resté si longtemps à la tête d’une arène. C’est le signe que les choses n’ont pas été mal faites ». L’article revient sur les dates clés du parcours de Simon Casas comme organisateur, avec le rappel du 7 février 1980 et du premier contrat signé par l’empresa avec la municipalité de l’époque, dirigée par le maire communiste Émile Jourdan. « Une signature qui intervenait moins d'une décennie après l’espontáneo de Simon Casas dans ces mêmes arènes face à un toro dévolu à Antonio Ordóñez. Ce jour-là, Bernard Domb – son véritable nom – avait remporté son premier succès dans le monde taurin (…) lui qui a été le premier matador à prendre l’alternative dans ces arènes » rappelle le chroniqueur.

Un parcours qui s’est illustré par l’organisation de nombreuses corridas d’alternative, avec des événements majeurs pensés par Simon Casas et devenus réalité, faisant de Nîmes l’une des plazas incontournables de la planète taurine : « nombre de ses créations et grandes idées sont devenues des faits historiques de la tauromachie. C’est là que Litri et Paco Camino ont fait leur réapparition, en 1987, afin de donner l’alternative à leurs fils respectifs, convertissant l’ovale nîmois comme la scène d’autres cérémonies de matadors d’époque tels Jesulín de Ubrique, Manuel Caballero ou encore El Juli, afin de ne pas allonger la liste » détaille Paco Delgado. Une Feria de Nîmes qui a su croître autour des seules corridas de Pentecôte et qui a grandi jusqu’à la création de la Feria des Vendanges et l’ajout de nouvelles courses : « deux ferias de relief chaque année, d’une extension considérable et qui réunissent des aficionados venus des quatre coins du monde » signe le journaliste espagnol.

Ancien impresario des arènes de Fréjus, associé avec Enrique Patón et Roberto Espinosa, Simon Casas a mis en place la première expérience d’auto-gestion aux arènes de Valencia, « boycottée sans pitié pour des raisons politiques ». Paco Delgado revient également sur les directions d’arènes à Castellón de la Plana, Alicante, Saragosse, Valencia une nouvelle fois et Madrid, « cette dernière arène étant son grand objectif, où son travail n’a laissé personne indifférent ». Apoderado de José María Manzanares père, Julio Aparicio fils, Finito de Córdoba, Javier Conde, Cristina Sánchez, Uceda Leal, Sébastien Castella, Paco Ureña, Daniel Luque, Román ou encore des rejoneadoras Marie Sara et Léa Vicens, écrivain, Paco Delgado revient sur les aventures taurines de Simon Casas : « il a même voulu être maire de sa ville, et qui sait s’il ne le deviendra pas un jour. Simon Casas a fait preuve d’un génie et d’une imagination comme peu de personnes dans ce secteur si opaque, fermé et conservateur (…) bien des choses ont changé dans la vie de ce petit torero qui est allé en stop à Madrid pour y confirmer son alternative et qui est devenu l’un des noms les plus importants au chapitre de la gestion taurine » conclut-il.

Simon Casas dans le patio de cuadrillas des arènes de Nîmes lors de l’édition 2018 de la Feria des Vendanges (crédit photo : Anthony Maurin).