Enrique Ponce connaît bien l’élevage de Victoriano del Río, ganadería avec laquelle il a écrit une partie de la grande histoire de sa carrière, notamment à Nîmes. Pour la célébration de ses 30 ans d’alternative dans la capitale gardoise, le matador de toros valencian a excellé dans le répertoire qui lui sied tant : une première oreille ravie devant un bon exemplaire de Victoriano, consenti avec suavité dans une faena culminant sur d’épatantes séries de poncinas. Deux pavillons supplémentaires sont venus parachever l’œuvre ciselée par le maestro de Chiva dans une œuvre tout en technique et en douceur, déclinée sous les accords de la musique du film Mission. A l’issue de la corrida, Enrique Ponce a invité le mayoral de l’élevage à venir saluer en piste avant d’être promené a hombros vers la Porte des Consuls.
Un pavillon a été accordé à Emilio De Justo, auteur d’un toreo de cape inspiré après avoir connu une frayeur sur un quite effectué au 2e toro. Face au 3e exemplaire, porteur du fer de Cortés, le torero de Cáceres a multiplié les efforts avec cape et muleta. Une lidia spectaculaire marquée par le beau combat de « Descreído » sous le fer de Germán González, dont les assauts n’ont pas cessé durant la faena. Une vuelta posthume a salué la caste et la bravoure de l’animal. Auteur de geste de grande classe face à deux toros aux conditions opposées, Curro Díaz a effectué une vuelta à l’arrastre du 5e toro, après avoir salué à l’issue de sa première faena. Un échec avec l’épée lui a certainement ôté l’oreille de ce 5e exemplaire de Victoriano del Río.
Derechazo ajusté d’Enrique Ponce devant le 4e toro de Victoriano del Río (crédit photo : Anthony Maurin).