Grand événement populaire du début de saison en Espagne, le Carnaval taurin de Ciudad Rodrigo (Salamanque) fait partie de ces fêtes incontournables qui donnent la température de l’afición en Espagne. Des rues bondées, de la jeunesse, des toros, un esprit maletilla et une spontanéité qui rappellent l’une des vertus premières de l’art tauromachie : le courage et la passion. Une édition 2020 notamment marquée par la belle prestation livrée par le becerrista Manuel Perera, déclaré triomphateur de cette 64e édition.
Un Carnaval du Toro verbalement inauguré sous les arches du Nouveau Théâtre Fernando-Arrabal par Simon Casas, auteur du pregón. Un discours d’ouverture d’une durée de 25 minutes dans lequel le programmateur des temporadas nîmoise, madrilène, valenciane et alicantine a réaffirmé la flamme de sa passion pour la Fiesta Brava ainsi que pour Ciudad Rodrigo. Une bourgade de Castille-et-León peuplée par plus de 12.000 âmes, qui fut l’une des destinations premières de Simon Casas en Espagne : « lorsque j’ai quitté Nîmes pour tenter de devenir torero, j’ai voyagé jusqu’à Ciudad Rodrigo en faisant de l’auto-stop (…) nous devons nous nourrir de ce que nous sommes capables de faire, afin d’alimenter notre rêve, notre engagement ».
Simon Casas s’est notamment adressé aux jeunes finalistes du bolsín, leur rappelant « de tout donner dans l’arène, dans la vie, avec vos amis : donnez l’exemple (…) même s’il est difficile de devenir une vedette de la tauromachie, le fait d’essayer de le devenir vous construit ». Regardant le niveau actuel de l’art tauromachique, le directeur des arènes de Nîmes a avoué « on n’a jamais aussi bien toréé qu’aujourd’hui », reconnaissant au passage le travail des écoles taurines, avant de rappeler « mais il y a une chose qui ne s’apprend pas dans les écoles, c’est la personnalité (…) il faut aller au-delà de la technique, il vous faut transmettre quelque chose si vous souhaitez devenir toreros ».
Et de poursuivre sur une même tonalité passionnée : « la passion pour la tauromachie continue de me motiver et je suis toujours insatisfait de ce que j’ai réalisé ». Un art que Simon Casas continue de défendre avec la même ferveur « car il fait de quelque chose d’incompatible, entre un homme et un animal, un moment d’humanité (…) c’est un art majuscule qui illumine les autres arts » avant d’ajouter « la tauromachie est une poésie du silence ».
En pleine période de confection des cartels pour la Feria de San Isidro, Simon Casas est venu à Ciudad Rodrigo « pour m’injecter du moral et de la motivation, afin de continuer comme producteur d’art, de tauromachie et de rêves ». Une prise de parole qui s’est conclue sous un tonnerre d’applaudissements de l’assistance, conquise par la verve de celui qui vient de conquérir à nouveau le marché des arènes de Nîmes et Alicante.
Simon Casas durant son discours du pregón du Carnaval du Toro à Ciudad Rodrigo (crédit photo : Salamanca al Día).