TEMPORADA : L’APOTHÉOSE DU TOREO SELON JOSÉ TOMÁS


Deux têtes d’affiche réunies sur un même cartel : une référence dans la sphère des rejoneadors et l’idole absolue du grand public en matière de tauromachie à pied. Telle une rockstar en habit de lumières, José Tomás a rempli sur son seul nom les arènes de Grenade et permis à l’organisateur de doper les ventes des abonnements pour la Feria du Corpus. Un phénomène lié à la personnalité du maestro de Galapagar, à la singularité et au côté unique de son toreo ainsi qu’à sa raréfaction sur les affiches des ferias. Aujourd’hui, plus que jamais, les spectateurs sont en quête de qualité mais aussi et surtout de rareté.

José Tomás est ce torero qui sait se faire désirer. Révolutionnaire de la tauromachie de la fin du XXe siècle, le torero madrilène a très exactement participé à 10 corridas depuis cinq ans : deux au Mexique et huit en Espagne. Cette corrida de Grenade était sa première de la temporada 2019, quasiment un an après sa dernière « apparition » en habit de lumières, le 29 juin 2018 à Algeciras (Cadix). Samedi dernier, plus de 12.000 spectateurs remplissaient les arènes de la Monumental de Frascuelo, pleines à craquer.

Plusieurs personnalités espagnoles du monde des arts, de la politique, du sport et des spectacles ont assisté à cette corrida événementielle, réunissant également des aficionados du monde entier, dont une importante colonie nîmoise. Preuve que le nom de José Tomás demeure indissociable de l’histoire tauromachique des arènes de Nîmes, 2470 jours après « la Corrida parfaite » du dimanche 16 septembre 2012. Des spectateurs heureux d’assister au formidable festival de toreo dispensé par un José Tomás toujours autant inspiré et à la gestuelle variée.

Placées sous le sceau du temple et d’un subtil mélange de domination empreinte de raffinement esthétiques, les quatre partitions de José Tomás ont enchanté le public. Par la variété de son toreo de cape, porté par un placement corporel exceptionnel, la densité artistique de ses faenas et l’aguante exprimé face aux quatre toros de Núñez del Cuvillo, El Pilar, Garcigrande et Domingo Hernández qu’il a défiés. Au final, José Tomás a ravi les deux oreilles de ses deux premiers partenaires, avant d’être ovationné devant le 3e puis de couper les trophées maximums face à l’ultime toro de la tarde.

Le rejoneador Sergio Galán, qui complétait cette affiche exceptionnelle, a, pour sa part, salué à l’issue de ses deux faenas devant des toros de Pallarés et José Benítez Cubero. Le torero à cheval originaire de Madrid a d’ailleurs offert son premier exemplaire de Pallarés à José Tomás. Une corrida extraordinaire qui s’est conclue sur la sortie en triomphe du maestro de Galapagar, porté par l’enthousiasme d’une foule extatique.

A ce jour, excepté le principal intéressé, nul ne sait si la saison de José Tomás aura une suite ou pas. Aucune date de corrida ne figure sur son agenda officiel. La France taurine, qui a souvent voyagé depuis 7 ans en Espagne et au Mexique, espère encore et toujours revoir le Phénomène sur nos terres. Depuis le 16 septembre 2012 et son solo historique aux arènes de Nîmes, José Tomás n’a plus foulé la piste d’une arène française. Et soyons plus précis encore, depuis le 18 septembre 2011, José Tomás ne s’est produit en France que dans les arènes de Nîmes. Et nulle part ailleurs…

Époustouflant corps à corps de José Tomás dans cette naturelle tracée le 22 juin 2019 sur le sable des arènes de Grenade (crédit photo : Emilio Méndez / agence Suerte Matador).