TEMPORADA : GRANDIOSE TRIOMPHE DE ROCA REY A SÉVILLE


Vendredi soir, Andrés Roca Rey est sorti en triomphe pour la deuxième fois de sa carrière de matador dans les arènes de Séville. Il s’en est fallu de peu pour que la Porte du Prince ne s’ouvre à lui, à un trophée près. A l’issue d’une corrida longue et décevante de Núñez del Cuvillo, le matador sud-américain a livré une partition exceptionnelle de toreo devant l’ultime toro de la journée, dépossédé de ses deux oreilles.

Une faena époustouflante pour laquelle le public de la Real Maestranza a longuement réclamé l’octroi de la queue. Un refus qui indiquait dès lors à Roca Rey la direction de la porte des cuadrillas lors d’une sortie en triomphe unanimement fêtée par l’afición sévillane. Depuis sa brillante alternative nîmoise, le torero péruvien est très apprécié sur les bords du Guadalquivir, avec 7 oreilles coupées en 11 corridas toréées, et des faenas qui restent gravées dans les mémoires.

A l’affiche avec Sébastien Castella et José María Manzanares II, Roca Rey a confirmé qu’il était non seulement le patron de l’Escalafón, mais un des toreros incontournables du moment. Face au toro « Encendido », peu piqué, le natif de Lima a pris le pari d’une faena au profil audacieux, en misant sur la mobilité de son adversaire. Genoux en terre, Roca Rey a fait rugir les spectateurs de la Maestranza, ravis d’assister à un moment intense de tauromachie.

Poussé par l’enthousiasme des spectateurs, Roca Rey a proposé une faena appréciée de tous, spécialistes et néophytes. La force d’un toreo grand public, porté par la qualité de charge du toro de Núñez del Cuvillo et la personnalité unique du torero sud-américain. Sourire aux lèvres, tel un novillero débutant, Roca Rey a conservé la fraîcheur de ses débuts et cette soif permanente de triomphes.

Une faena pour l’Histoire, portée à gauche par de sublimes naturelles, d’une profondeur océanique et d’une lenteur exceptionnelle. Des caresses de passes, un toreo subtil et varié culminant sur un climax de sept derechazos liés dignes de tous les éloges. Une œuvre muletera qui s’est conclue avec la signature de la maison Roca Rey, avec un arrimón entre les cornes du toro, faisant passer frissons et émotions sur les gradins d’une Maestranza totalement conquise.

Une grande estocade, foudroyante, digne des meilleurs volapiés, sans subterfuge ni artifice, a mis un terme à cette faena extraordinaire. L’une des plus grandes œuvres de Roca Rey à Séville, et certainement depuis ses débuts en tant que matador. Une simple sortie en triomphe par la porte des cuadrillas, mais un seul souhait : retrouver au plus vite Roca Rey dans le cadre de l’une des corridas de cette temporada, le 9 juin prochain aux arènes de Nîmes, en mano a mano avec Sébastien Castella, face aux toros de Juan Pedro Domecq.

Extraordinaire faena d’Andrés Roca Rey vendredi soir à Séville, qui a écouté une pétition de queue. Un torero à voir impérativement à Nîmes le Dimanche de Pentecôte (crédit photo : Real Maestranza / empresa Pagés).