Venu remplacer Emilio De Justo – forfait sur blessure –, Juan Serrano « Finito de Córdoba » s’est rappelé au bon souvenir du public des arènes de la calle de Xátiva. Un style déjà affirmé cape en main, avec des véroniques suaves déclinées sous le mufle du 1^er toro de Fuente Ymbro. Une inspiration que le Fino va décliner de la même manière avec la muleta, pour une faena somptueuse sur le côté gauche, parsemée de détails précieux. Un échec avec les aciers a fait s’envoler tout espoir de trophée, limitant le résultat du Cordouan à un salut au tiers après la sonnerie de deux avis.

Nullement affecté par ce demi-échec, Finito de Córdoba a réitéré une prestation savoureuse devant le 4^e exemplaire de l’après-midi. Une nouvelle faena empreinte de torería avec plusieurs muletazos tracés vers le bas, composés avec esthétique et sens de l’inspiration. L’estocade, cette fois décisive, a permis à Finito d’obtenir une oreille méritée, lui qui revenait à Valencia après quatre années d’absence.

Auteur d’un inspiré quite par tafalleras face au toro d’ouverture, Román a hérité d’un brave toro, « Damasco », sorti en 2^e position. Un Fuente Ymbro animé par un haut niveau de caste que le torero valencian s’est employé à lidier avec détermination et sens de l’engagement. Après un excellent tiers de banderilles d’Iván García, Román a démarré sa faena genoux en terre, liant d’audacieuses arrucinas et essuyant même un spectaculaire accrochage. Une faena de pleine exposition hélas gâchée avec les aciers mais qui n’a pas empêché le président de saluer la bravoure de « Damasco » par un mouchoir bleu et une vuelta posthume fort méritée.

Invité à saluer au tiers après la sonnerie de deux avis, Román a répété la même prestation devant le 5^e toro de la corrida. Nouvelle faena d’intensité croissante entre les mains du torero valencian, mis à l’épreuve sur le côté droit par le tempérament du Fuente Ymbro. Une lidia conclue par des bernardinas avant un nouvel échec avec l’épée. Amertume légitime pour Román qui pouvait espérer un bien meilleur bilan…

Benjamin du cartel, Ginés Marín n’a pu se mettre en évidence devant le 3^e Fuente Ymbro, le pire exemplaire du lot. Le Jerezano a pu en revanche tirer un bien meilleur parti du 6^e et dernier toro de ces Fallas, reçu avec la muleta par d’élégants doblones, genoux en terre. Faena pausée et élégante, administrée avec personnalité et sens des distances. Complet sur chaque corne, Marín pouvait légitimement prétendre à l’octroi d’un trophée après de belles bernardinas et un molinete agenouillé. L’épée entière, portée avec décision, participait à cette conclusion logique. Mais c’était sans compter sur l’usage du descabello qui limita la récompense finale à un nouveau salut après sonnerie de deux avis.

Naturelle aidée très inspirée de Finito de Córdoba, qui a ravi l’unique oreille de la corrida de clôture des Fallas de Valencia face au 4^e toro de Fuente Ymbro (crédit photo : Rafa Navarro pour SCP Valencia).