REVUE DE PRESSE : LE TIRAGE AU SORT DE LA SAN ISIDRO ET LA MODERNITÉ DU BOMBO


Fidèle à l’esprit critique de feu Joaquín Vidal, Antonio Lorca, l’exigeant chroniquer taurin du quotidien espagnol El País s’est récemment risqué à une comparaison entre les cartels de la saison taurine à Séville et les bases des grandes affiches de la San Isidro, qui ont été tirées au sort selon le choix de Simon Casas. Un match Madrid – Séville pour lequel le journaliste espagnol ne met pas de gants quant aux termes employés dès le titre de sa chronique : « San Isidro et Feria d’avril, entre le tirage au sort moderne et la tradition rance ». Deux modèles très différents qu’Antonio Lorca analyse d’un œil très acéré en tentant d’expliquer les choix des organisateurs concernés : Simon Casas pour Madrid, Ramón Valencia pour Séville.

S’il se montre critique avec les deux impresarii taurins, Antonio Lorca reconnaît à Simon Casas les qualités d’une « personnalité taurine fiable, à laquelle il faut reconnaître qu’il a été le seul à s’être risqué à ouvrir une nouvelle voie au sein de la Fiesta Brava. Simon Casas a découvert avec succès le tirage au sort des cartels pour la dernière Feria d’Automne, un modèle qu’il remet au goût du jour en le dépoussiérant ». Dans cette analyse, le critique taurin d’El País tacle au passage le modèle sévillan et les dénommés « cartels remataos, qui ont tant plu à Séville dans les années dorées de Curro Romero et de l’ancien organisateur, feu Diodoro Canorea ». Un Simon Casas qualifié « d’unique impresario taurin innovateur dans l’actualité » même si l’article lui reproche la « timidité du tirage au sort : seulement 10 élevages intégrés au bombo sur les 27 possibles, et 10 toreros présélectionnés pour le tirage sur les 53 postes habituels en San Isidro ».

Antonio Lorca reconnaît également que la chance a présidé ce tirage au sort « avec un hasard qui a eu la main heureuse sur la meilleure carte de ce bombo : le torero le plus en vue du moment – Roca Rey – face aux toros les plus « durs » - Adolfo Martín – ; une combinaison malheureusement impossible en tauromachie s’il n’y avait pas eu ce tirage au sort ». Une Feria de San Isidro qui est loin d’être finalisée puisqu’il faudra attendre le 22 mars pour connaître la totalité des cartels. « Rendons à César ce qui est à César, l’unique impresario taurin innovateur est français. C’est lui qui a ouvert une fenêtre sur un système novateur, qui pourrait ou devrait devenir, qui sait, une pratique obligatoire dans un futur immédiat. L’objectif est clair : que toute la San Isidro soit tirée au sort et que les toreros vedettes qui n’acceptent pas ce système restent chez eux. Actuellement, aucun torero est indispensable » affirme Antonio Lorca dans les colonnes de l’un des journaux les plus lus en Espagne.

Le 7 octobre 2018, Diego Urdiales a connu un important triomphe aux arènes de Las Ventas, lors d’une Feria d’Automne marquée par la réussite des cartels tirés au sort (crédit photo : Plaza 1).