OBJECTIF FERIA DE PENTECÔTE : PACO UREÑA, LA QUINTESSENCE D’UN TORERO DE DEVOIR


- Sébastien CASTELLA (corrida du dimanche 9 juin face aux toros de Juan Pedro Domecq) : le matador de toros français a usé de tous les recours techniques possibles afin de tirer parti d’un lot décevant de Jandilla le 23 mai dernier à Madrid. Ovationné à l’issue de sa première faena, Castella a proposé les passages les plus soutenus de l’après-midi au public de Las Ventas.

- Octavio CHACÓN (corrida du lundi 10 juin face aux toros de Victorino Martín) : le torero andalou était au cartel de la corrida du 25 mai à Madrid, au côté de Juan Leal, face aux redoutables toros de Pedraza de Yeltes. Même si un silence a raccompagné chacune de ses prestations, Chacón s’est démarqué par le soin apporté lors de la lidia de ses Varié avec la cape, le matador natif de Prado del Rey (Cadix) n’a pas été en mesure de connecter avec le public muleta en main, d’autant plus que l’épée ne lui a pas trop souri.

- Paco UREÑA (corrida du dimanche 9 juin face aux toros de Victoriano del Río) : grand après-midi pour le torero originaire de Lorca (Murcie), qui a manqué de peu la sortie en triomphe le 24 mai dernier à Madrid, au côté de David de Miranda. Face aux toros de Juan Pedro Domecq, Paco Ureña a confirmé les intentions artitiques entrevues à Valencia et Séville. Un seul pinchazo lui a fait perdre l’oreille du 3e toro légitimement gagnée avec la muleta, raison pour laquelle sa faena n’a été primée que d’une Une déception rapidement effacée des mémoires avec une seconde lidia autant entreprenante que variée dans la gestuelle. Une oreille de poids lui a été accordée malgré une épée mal orientée. De longues ovations ont récompensé les deux partitions de Paco Ureña, y compris après le paseo, le public de Las Ventas rendant un hommage mérité au torero qui ne peut désormais voir qu’avec son œil droit.

- Emilio de JUSTO (corrida du samedi 8 juin face aux toros de Jandilla) : desservi par le manque de tempérament des toros de Jandilla et Vegahermosa proposés le 23 mai dernier à Madrid, le torero cacereño est resté en retrait, à l’instar de ses compagnons de cartel. Un silence a ponctué chacune de ses deux prestations.

- Juan LEAL (corrida du vendredi 7 juin face aux toros d’El Torero) : le torero arlésien n’a pas manqué son début de saison et s’est pleinement justifié samedi dernier à Madrid. Face à une corrida très exigeante de Pedraza de Yeltes, Juan Leal a tracé une faena vibrante et fort exposée, allant jusqu’à recevoir un grave coup de corne dans la région périanale. Auteur d’une estocade magistrale, le matador de toros français a été récompensé d’une oreille – la première de sa carrière à Las Ventas – avant de regagner l’infirmerie de son propre chef. Juan Leal, qui a réaffirmé par la voix de son apoderado son intention de réapparaître à Nîmes, se remet actuellement de sa blessure à la clinique madrilène de la Fraternité.

- Andrés ROCA REY (corrida du dimanche 9 juin face aux toros de Juan Pedro Domecq) : le matador sud-américain a encore connu une semaine extraordinaire, notamment marquée par sa deuxième sortie en triomphe de la Monumental de Las Ventas, le 22 mai dernier à Madrid. Une prestation époustouflante de la part de Roca Rey qui, après avoir été pris de façon spectaculaire par son premier adversaire du Conde de Mayalde, est revenu lidier son second toro après un passage par l’infirmerie des arènes et une opération délicate sous anesthésie locale. Inspiré comme jamais et se positionnant dans des terrains audacieux, le torero péruvien a pleinement tiré profit des qualités de charge du 6e exemplaire de la corrida de Parladé. Une faena de grande inspiration, ponctuée d’une estocade décisive et récompensée par deux oreilles unanimement réclamées par le public madrilène. La sortie en triomphe par la Grande porte de Las Ventas a elle aussi été fort spectaculaire, Roca Rey, nouvelle idole des jeunes, étant emporté par la foule au sens propre du terme.

- David de MIRANDA (corrida du samedi 8 juin face aux toros de Jandilla) : c’est à la suite de sa corrida de confirmation d’alternative du 24 mai dernier à Madrid que ce matador originaire de Trigueros (Huelva) a été engagé par Simon Casas pour toréer deux exemplaires supplémentaires de Jandilla pour la course du samedi 8 juin à Nîmes. Un après-midi historique pour David de Miranda, qui, face aux toros de Juan Pedro Domecq, a remporté un grand triomphe, se démarquant nettement de son parrain de confirmation, El Juli. Sa faena face au 6e exemplaire de la course, « Despreciado » restera incontestablement comme l’un des temps forts de cette Feria de San Isidro. Deux oreilles entre les mains du torero andalou, qui a ouvert la Grande porte de Las Ventas dans une ambiance des grands jours sur la calle de Alcalá.

- EL RAFI (novillada de la Cape d’or du samedi 8 juin face aux novillos de Pagès-Mailhan) : présentation réussie sur les bords du Guadalquivir pour « Rafi » Raucoule, auteur d’une prestation encourageante dimanche dernier face aux novillos de Juan Antonio Ruiz « Espartaco ». Pour sa première novillada à Séville, l’apprenti-torero nîmois a donné une vuelta à l’issue d’une seconde faena particulièrement appliquée et marquée par d’appréciables séries de naturelles. D’intensité décroissante, la lidia proposée par El Rafi s’est conclue par une estocade quasi-entière, déclenchant une pétition d’oreille à laquelle la présidence n’a pas accédé.

A Madrid, Paco Ureña a encore signé une prestation admirable après celles de Valencia et Séville, obtenant une oreille de poids avec une saveur de triomphe (crédit photo : Plaza 1).