OBJECTIF FERIA DE PENTECÔTE : GRANDIOSE TRIOMPHE D’ANTONIO FERRERA, QUI OUVRE LA GRANDE PORTE DE MADRID


Antonio FERRERA (corrida du samedi 8 juin face aux toros de Jandilla) : victime d’une chute spectaculaire il y a quelques semaines de cela dans les environs du fleuve Guadiana, le torero espagnol a fait une réapparition triomphale dans les pistes. Jeudi 30 mai, Ferrera a ravi une oreille lors de la corrida de Virgen María organisée dans le cadre de la Feria de la Salud, à Cordoue. Honoré d’une vuelta à l’issue de sa première faena, le torero extremeño a donné la pleine mesure de son toreo, apparaissant dans une bonne condition physique. Deux jours plus tard, Antonio Ferrera a écrit une nouvelle page d’histoire dans sa longue carrière, en ouvrant la Grande porte de la Monumental de Las Ventas pour la deuxième fois de sa carrière, plus de 17 ans après la précédente ! Le 17 mai 2002, lors de la confirmation d’alternative de David Fandila « El Fandi », le matador espagnol, qui toréait ce jour-là la troisième corrida de sa carrière à Madrid, avait ravi les deux oreilles du 5e toro du lot de Carriquiri. 17 ans plus tard, revoilà Ferrera au moment où les aficionados ne l’attendent pas forcément. Ce samedi 1er juin, Ferrera a certainement livré sa plus grande partition sur le sable de Las Ventas : face à deux toros de classe et de noblesse de Zalduendo, le chef de lidia a donné une véritable leçon de goût et de finesse dans l’interprétation de ses faenas. « Bonito » et « Cítaro », fortement applaudis à l’arrastre, portaient la devise noire en signe de deuil suite à la disparition récente de l’ancien propriétaire de l’élevage de Zalduendo, Fernando Domecq. Une oreille assortie de deux vueltas a récompensé la première œuvre d’Antonio Ferrera, auteur de naturelles souples et relâchées avant de signer une estocade al recibir d’anthologie sur plusieurs mètres, en laissant le toro venir à lui. Deux nouveaux pavillons sont venus enrichir son capital de trophées après une nouvelle faena enjouée, riche en détails inspirés. Au total, trois oreilles pour Antonio Ferrera et une sortie en triomphe particulièrement fêtée par la Grande porte des arènes de Madrid, seulement une semaine avant son grand retour à Nîmes !

Octavio CHACÓN (corrida du lundi 10 juin face aux toros de Victorino Martín) : le matador de toros andalou était le chef de lidia d’une corrida à grande responsabilité le 29 mai dernier à Madrid. Face à l’élevage de Victorino Martín – qu’il retrouvera à Nîmes pour la corrida de clôture du Lundi de Pentecôte –, Chacón a dû composer avec la rugosité de son lot, ne parvenant pas à trouver l’accord idéal. Un silence a ponctué chacune de ses prestations.

Paco UREÑA (corrida du dimanche 9 juin face aux toros de Victoriano del Río) : le torero originaire de Lorca (Murcie) ne cesse de convaincre les aficionados course après course… Vendredi dernier l’attendait une corrida à la forte valeur symbolique à Madrid : sur le sable de Las Ventas, Paco Ureña retrouvait le prestigieux élevage d’Alcurrucén, ganadería dont l’un des toros l’avait grièvement blessé à l’œil gauche le 14 septembre 2018. Avec professionnalisme, goût esthétique et sens du devoir, le matador murciano a encore une fois signé une faena de pouvoir, très intense sur le côté gauche. Malgré une estocade déficiente, Paco Ureña a ravi une oreille de poids ; la seule qui ait été accordée lors de cette course. Dimanche 2 juin, le torero lorquino était annoncé à Antequera (Málaga) face à un lot de toros de Dolores Rufino Martín. Une oreille a récompensé sa lidia devant le 6e

Emilio de JUSTO (corrida du samedi 8 juin face aux toros de Jandilla) : le torero cacereño a été le grand triomphateur de la corrida de Victorino Martín célébrée le mercredi 29 mai à Madrid. Auteur d’une lidia remarquable devant le 6e exemplaire de la journée, Justo a ravi l’unique oreille de la corrida, confirmant ses intentions pour cette saison ainsi que sa grande capacité d’adaptation face à tout type d’élevage. Un grand succès que le protégé de Luisito n’a pas été en mesure de rééditer le lendemain à Cordoue : desservi par son lot de Virgen María, Emilio De Justo a salué au tiers à l’issue de ses deux faenas. Dimanche 2 juin, c’est sur ses terres de Cáceres qu’Emilio De Justo était programmé en mano a mano avec le maestro Juan Mora face à des toros d’El Pilar. Une course passionnante, marquée par de nombreux gestes rares – dont un brindis de Juan Mora à Antonio Ferrera, triomphateur la veille à Madrid, dans les gradins des arènes ! – et par une débauche de bon Deux oreilles ont récompensé la deuxième faena d’Emilio De Justo, pris de façon spectaculaire à la cape par le 2e toro de la course. Il a ouvert la Grande porte des arènes de Cáceres au côté d’un impérial Juan Mora, lui aussi crédité de deux pavillons à l’issue de sa dernière faena.

Andrés ROCA REY (corrida du dimanche 9 juin face aux toros de Juan Pedro Domecq) : le matador sud-américain a magnifiquement négocié la fameuse corrida « du bombo » programmée le jeudi 30 mai à Madrid. Le torero péruvien y défiait pour la première fois en tant que matador de toros l’élevage d’Adolfo Martín, suite au tirage au sort effectué en amont de la composition des cartels de la Feria de San Isidro. Une épreuve que Roca Rey a passé avec les honneurs après une première lidia au profil chaotique du fait des difficultés imposées par le 3e En revanche, le torero péruvien a tracé une faena supérieure devant « Madroñito », réaffirmant son statut de vedette de la tauromachie capable de défier tout type de toro. Un travail majeur qui a notamment culminé sur une série de naturelles administrées avec ceinture et pouvoir. Malheureusement, deux rencontres avec l’épée ont fait s’envoler les trophées d’une faena qui aurait pu permettre à Roca Rey d’ouvrir une nouvelle fois la Grande porte des arènes de Madrid. Une œuvre inachevée seulement récompensée par un salut au tiers sous une immense ovation. Programmé dimanche dernier à Sanlúcar de Barrameda (Cadix) face à des toros de Núñez del Cuvillo, le torero sud-américain a été l’un des grands animateurs de cette corrida de la Feria de la Manzana. Roca Rey a ainsi ravi l’oreille des 2e, 3e et 6e toros de l’après-midi, après avoir été ovationné à l’arrastre du 5e exemplaire. Face à des arènes combles, le torero sud-américain a partagé la sortie en triomphe avec Pablo Hermoso de Mendoza.

Francisco de MANUEL (novillada de la Cape d’or du samedi 8 juin face aux novillos de Pagès-Mailhan) : le novillero madrilène a montré les meilleures dispositions, lundi dernier, 27 mai, à l’occasion de son retour sur la piste de Las Ventas. Dans le cadre de la novillada de La Quinta qui ouvrait une semaine placée sous le signe de l’encaste Albaserrada, Manuel a salué au tiers à l’issue de ses deux prestations et proposé les meilleures séquences de l’après-midi.

Pablo HERMOSO DE MENDOZA (corrida équestre du lundi 10 juin face aux toros de Fermín Bohórquez) : samedi 1er juin, à Cordoue, le rejoneador navarrais ouvrait un cartel identique à celui qui attendra les spectateurs des arènes de Nîmes le Lundi de Pentecôte, en fin de matinée. Ovationné à l’issue de sa première prestation, Mendoza a ravi l’unique oreille de l’après-midi à l’issue d’une seconde faena particulièrement maîtrisée face au meilleur exemplaire du lot de Fermín Bohórquez. Pablo Hermoso de Mendoza était l’autre vedette du mano a mano spécial concocté dimanche 2 juin à Sanlúcar de Barrameda, au côté de Roca Rey, face à deux toros de Fermín Bohórquez. Une tarde triomphale pour l’ancien « roi de Navarre », qui a partagé la sortie en triomphe avec le matador péruvien après avoir ravi un total de trois oreilles devant un très bon lot.

Léa VICENS (corrida équestre du lundi 10 juin face aux toros de Fermín Bohórquez) : programmée aux côtés de la famille Mendoza samedi dernier à Cordoue, l’amazone nîmoise a particulièrement brillé lors de sa première faena par des poses de banderilles variées. Un échec à l’estocade l’a malheureusement empêchée de ravir un trophée légitimement gagné. Un salut au tiers a encore ponctué sa seconde prestation, brillante en cours de lidia, mais une fois de plus gâchée à l’épée.

Guillermo HERMOSO DE MENDOZA (corrida équestre du lundi 10 juin face aux toros de Fermín Bohórquez) : lors de la corrida cordouane du samedi 1er juin, le benjamin du cartel n’a pas été favorisé par le tirage au sort, écopant d’un premier adversaire particulièrement arrêté. Malgré ce, Mendoza junior n’a pas ménagé ses efforts pour construire une lidia pleine de vista technique et d’excellence équestre. Un échec avec le rejón ultime a limité son résultat final à un salut au tiers. Pas de miracles en revanche devant le 6e exemplaire, plus réservé, avec un silence à la clé.

Jour de gloire pour Antonio Ferrera qui a écrit une page de l’Histoire du Toreo ce samedi 1er juin, trois oreilles en mains, et qui a ouvert la Grande porte de Las Ventas, 17 ans après (crédit photo : Plaza 1).