L’expérience de ses 23 années d’alternative parle en sa faveur. Novillero artiste reconverti en belluaire des pistes, Rafaelillo a quasiment tout connu en tauromachie. Torero battant, incarnation du courage avec un cœur en or, le matador de toros espagnol a pourtant bien failli ne pas sortir indemne de l’épreuve de la miurada du 14 juillet dernier à Pampelune.
« Cette corrida a été l’épreuve la plus dure de ma vie : j’ai senti que tout allait se terminer. A un moment, à l’infirmerie, j’étais tellement angoissé que j’ai demandé à ce qu’on appelle ma femme afin que je puisse lui parler, ainsi qu’à mes filles, avant que l’on m’endorme. Je voulais entendre leurs voix et que se fasse la volonté de Dieu » a expliqué Rafael Rubio « Rafaelillo », la gorge nouée par l’émotion au moment d’évoquer ce souvenir, lors de la conférence de presse donnée le 26 juillet dernier, aux côtés des docteurs Hidalgo, Ciga et Salvador, au Complexe hospitalier de Navarre, quelques heures avant de rejoindre Murcie afin d’y entamer une phase de rééducation.
« Fort heureusement, il y a eu cette intervention miraculeuse des anges de la garde qui sont les médecins. Désormais, je célébrerai le 14 juillet comme une date anniversaire de ma seconde naissance » relève le torero murciano avec philosophie, « j’ai vécu une grande leçon de vie et d’humanité au cours de laquelle j’ai senti que le torero est très aimé, mais encore plus la personne qui se trouve à l’intérieur de l’habit de lumières, et cela c’est l’une des plus belles choses que peut connaître un être humain ». Inondé de messages de toutes parts, Rafaelillo n’a pas eu de mots assez forts pour remercier, à travers l’importante présence de médias à cette conférence, toutes les personnes qui lui ont fait part de leur soutien. Une prise de parole à laquelle ont également assisté des représentants de la Casa de Misericordia de Pamplona, organisatrice des corridas aux arènes de Pampelune.
« Pampelune et Rafaelillo ont toujours maintenu un lien spécial. Cela fait 11 ans que je défile au paseo dans ces arènes ; une plaza qui a toujours été déterminante au cours de nombreux moments de ma carrière. J’y ai toujours ressenti l’affection du public et de son afición. Désormais ce lien est encore plus fort car il nous unira à vie, parce que je suis né à nouveau un 14 juillet à Pampelune, et à présent je me sens à moitié Murciano et à moitié Pamplonais » a confié le torero espagnol. A ses côtés, le docteur Ángel Hidalgo a expliqué que Rafaelillo allait accroître au fil des semaines son processus de récupération du fait de la bonne évolution de la blessure, qui, initialement avait fait craindre le pire. Le docteur Miguel Ángel Ciga a ainsi affirmé qu’au moment de l’intervention chirurgicale « les médecins ne savaient pas si l’hémorragie importante venait du médiastin (NDR, cage thoracique) ou du diaphragme. Fort heureusement, on a pu se rendre compte, au niveau du thorax, que l’hémorragie venait des artères intercostales ».
Alternant à son domicile repos et travail de réhabilitation physique, Rafaelillo suit un traitement sous la surveillance du médecin des arènes de Murcie, le docteur Ricardo Robles. Le torero murciano devra patienter encore avant de se remettre totalement des différentes fractures osseuses et des nombreuses lésions subies le 14 juillet à Pampelune face au 4e toro de la corrida de Miura. Mucho ánimo Rafa !
Moment d’intimité pour Rafaelillo dans le patio de cuadrillas des arènes de Nîmes, le 2 juin 2017 (crédit photo : Anthony Maurin).