FERIA DES VENDANGES : JUAN LEAL S’EMPARE DU POUVOIR


15 matadors de toros avaient pris part aux cinq corridas de la dernière Feria de Pentecôte aux arènes de Nîmes. Aux Vendanges, ce sont 12 toreros qui ont pris part aux quatre corridas de ce troisième week-end du mois de septembre. 12 matadors de toros qui ont lidié un total de 24 toros, obtenant 14 oreilles et 3 sorties en triomphe par la Porte des Consuls.

Avec trois oreilles coupées, Juan Leal est le grand triomphateur de la corrida de Fuente Ymbro, en conclusion de feria. Une prestation complète, marquée du sceau de l’engagement, d’une technique murie et d’une détermination à toute épreuve. Le torero natif d’Arles, qui avait déjà ouvert la Porte des Consuls lors de son alternative nîmoise de la Pentecôte 2013, a montré en ce dimanche après-midi une nouvelle facette de sa tauromachie, pleine de pouvoir, qui lui a valu bon nombre de succès, tout au long de l’été, dans des arènes espagnoles de renom.

Autre Porte des Consuls pour le 2e au classement, Sébastien Castella, qui s’est montré à son avantage samedi après-midi face aux toros de Garcigrande. Faisant preuve d’une technique affinée et d’une aisance affirmée, le matador biterrois a conforté son cartel nîmois. Ce nouveau triomphe par la grande porte renforce un peu plus encore l’idylle entre Castella et les arènes de Nîmes, à l’orée de ses vingt ans d’alternative.

Troisième torero à être passé sous l’arche de la Porte des Consuls lors de cette Feria des Vendanges, Miguel Ángel Perera a retrouvé les saveurs du succès dans l’amphithéâtre romain. Cinq ans après son fameux solo des Vendanges 2014 face aux toros de Jandilla, le torero originaire d’Estrémadure a certainement livré sa partition de toreo la plus aboutie devant le meilleur lot de la corrida de Garcigrande. Une première faena qui aurait sans aucun doute mérité une double récompense et un rabo acquis avec la muleta si l’épisode de l’indulto n’avait pas mis une note finale au travail exceptionnel de Perera, finalement crédité d’un total de trois trophées.

Particularité de cette Feria des Vendanges, aucun torero n’est sorti en triomphe par la porte des cuadrillas. Un droit auquel aurait pu prétendre Daniel Luque, récompensé de l’oreille de ses deux toros de Robert Margé et d’El Torero lors de la corrida d’ouverture du cycle. Capeador remarquable, technicien talentueux et muletero d’une grande vista, le matador andalou a survolé l’après-midi de son retour nîmois, estimant qu’il était capable de mieux, d’où cette sortie à pied finale.

5e de ce classement, José María Manzanares a ravi l’oreille du 2e toro de Domingo Hernández, le samedi 14 septembre, après avoir porté l’estocade de la feria, al recibir. Un engagement sans failles au moment suprême qui a d’ailleurs valu une blessure au niveau d’un tendon du matador alicantin, considérablement handicapé au moment d’estoquer le 5e exemplaire de l’après-midi. Un torero de responsabilités qui a également dispensé plusieurs muletazos de qualité lors de sa première faena.

Une oreille encore pour Enrique Ponce, qui a su mener la lidia du 4e exemplaire de Victoriano del Río, au comportement froid et déroutant lors des deux premiers tiers. Avec science, technique et sens de la mise en scène, le maestro de Chiva a encore une fois conquis le cœur du public nîmois, soutenu par les accords de l’orchestre « Chicuelo II ». Une de ces faenas qui touchent le public des corridas du matin, et une vuelta particulièrement fêtée.

Au 7e rang apparaît Ginés Marín, ultime matador de toros de cette feria à avoir ravi un trophée. Une récompense acquise avec la manière devant le 3e exemplaire de la corrida de Fuente Ymbro, à l’issue d’une faena à la gestuelle sublime, templée et cadencée. Une séquence de toreo qui ressemblait presque à une séance de toreo de salon tant le toro de Ricardo Gallardo chargeait dans la muleta au ralenti, à la manière d’un toro mexicain.

Du fait de sa vuelta effectuée dimanche matin, Paco Ureña figure à la 8e place lors d’une prestation méritoire bien qu’au profil inachevé en termes de transmission. Il devance un remarquable Curro Díaz, qui a salué à l’issue de ses deux prestations, auteur de deux faenas pleines de technique et de torería face à un lot de Robert Margé peu évident à lidier. Desservi par son tirage au sorti lors de cette corrida d’ouverture de la feria, le Mexicain Luis David n’a pas pu véritablement se mettre en évidence pour son retour dans la capitale gardoise.

A la 11e place, on retrouve Alberto López Simón dont le maniement défectueux de l’épée a transformé un grand succès en une prestation de mérite. Auteur d’une excellente faena en ouverture de la corrida de Fuente Ymbro, le torero originaire de Barajas (Madrid) aurait dû incontestablement être l’un des triomphateurs de cette corrida de clôture de la feria. Il devance Pablo Aguado, sanctionné de deux silences après sonnerie d’un avis, qui n’a pas été en mesure de s’illustrer dimanche matin lors de la corrida de Victoriano del Río.

Grande naturelle de Juan Leal face au 2e toro de la corrida de Fuente Ymbro, « Pardillo », le dimanche 15 septembre 2019 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Anthony Maurin).