FERIA DE NÎMES : FOCUS TAURIN SUR LES ENSEIGNEMENTS DE L’AUDIT MUNICIPAL


C’est le maire de Nîmes en personne, Jean-Paul Fournier, qui l’a déclaré lors de sa prise de parole, en ouverture de la conférence de presse qui s’est tenue vendredi dernier à l’Hôtel de Ville : « le constat n’est pas aussi alarmant que certains ont voulu le faire croire, notamment sur la fréquentation des deux week-ends de fête (…), et la fréquentation de nos arènes se situe au-dessus de la moyenne des deux autres grandes ferias françaises ou espagnoles, de Dax à Séville, en passant par Béziers ou Valencia ». Commandée à l’issue de l’édition 2017 de la Feria des Vendanges, cette étude réalisée par un cabinet héraultais s’est appuyée sur une longue enquête de neuf mois. C’est sur la base de cette dernière que la Ville de Nîmes compte proposer des actions concrètes pour redonner un souffle nouveau à la feria.

A ce titre, l’édile nîmois a rappelé que cette démarche s’inscrivait « sur la base d’une consultation axée sur la valorisation de l’identité nîmoise et de ses traditions taurines ». Une étude qui a mis en évidence la fidélité du public pour les ferias nîmoises même si « celui-ci se renouvelle peu », analyse Jean-Paul Fournier, qui affirme avoir également tenu compte des propositions faites par le collectif ManiaNîmes et la Coordination des Clubs taurins de Nîmes et du Gard. Onze premières propositions vont être mises en place, s’appuyant sur un nouveau triptyque : partager les cultures taurines, proposer une feria pour tous, attirer et accueillir nos visiteurs.

La baisse de fréquentation aux arènes a été analysée par l’étude qui a confirmé « les évolutions sociologiques et l’émergence de mouvements anti-corridas, vegans et sur le bien-être animal » ou encore « le contexte économique ne favorisant pas l’achat de places à un prix élevé ». Dans un cadre plus taurin, l’audit relève un manque de toreros vedettes et « peu de jeunes toreros sortant du lot pour composer des affiches attractives et variées ». Parmi ses constatations, l’étude précise que « le public fidèle des arènes est plus âgé que la moyenne et se décide à l’annonce des cartels » et pointe un autre phénomène, plus grave : « les aficionados occasionnels vont voir des corridas, mais n’assument pas, ne le disent pas ; le bouche-à-oreille se faisant plus difficilement ». Malgré ce, l’audit reconnaît que les abonnements jeunes « se vendent très bien ».


La municipalité a donc intégré le fait que la culture taurine est une composante identitaire de la ville, « mais une culture complexe, pleine de codes, difficile à décrypter pour les non-connaisseurs » malgré « un attachement très fort aux traditions taurines et à la corrida ». Une culture qu’il conviendra de mieux faire connaître aux touristes et autres visiteurs, notamment par le biais de publications gratuites, d’ateliers pédagogiques et d’audio-guides proposés par l’Office de Tourisme lors de certaines corridas.

Détail sur les gradins des arènes de Nîmes lors d’une corrida de l’édition 2014 de la Feria de Pentecôte (crédit photo : Anthony Maurin).