ESCALAFÓN DES REJONEADORS : L’ÉTÉ DANGEREUX


En 1960, Ernest Hemingway narre la compétition entre Luis Miguel Dominguín et son beau-frère Antonio Ordóñez en écrivant l’Été dangereux. Un journal de bord que le Prix Nobel de littérature 1954 écrit en suivant les performances des deux maestros rivaux tout au long de leurs pérégrinations de l’été 1959. Soixante ans plus tard, cette rivalité pourrait se décliner dans une autre discipline tauromachique, celle de l’art du rejoneo.

Toujours en tête de ce Top 10, Lea Vicens poursuit sa marche en avant, forte de ses 37 oreilles et 1 queues coupées en 22 courses toréées. La cavalière nîmoise poursuit sa moisson de succès, avec deux pavillons ravis le 3 juillet dernier à Burgos face à des toros de La Castilleja. Un trophée a également salué la qualité de ses faenas les plus récentes à Lunel – lors du retour des corridas dans la cité héraultaise pour l’inauguration des nouvelles arènes San-Juan – ainsi qu’à Bayonne.

2e, Diego Ventura revient au triple galop sur Léa Vicens, fort de ses 43 oreilles et 3 queues ravies en 22 corridas toréées. Triomphateur à Estepona (Málaga), Méjanes (Bouches-du-Rhône), Santander et Bayonne, le rejoneador portugais impose un rythme soutenu à ses poursuivants directs. Ainsi, on retrouve Pablo Hermoso de Mendoza sur la 3e marche du podium, avec seulement 13 corridas toréées et 16 oreilles coupées, parmi lesquelles un trophée acquis sur ses terres navarraises de Pampelune le 6 juillet dernier.

Au 4e rang figure un Andy Cartagena en pleine possession de ses moyens avec 12 courses toréées, 32 oreilles et 2 queues coupées. Le centaure originaire de Benidorm (Alicante) demeure sur une appréciable série de triomphes en cours après avoir au cours du dernier mois les grandes portes des arènes de Teruel, Santander et Bayonne. Il devance de quelques oreilles Leonardo Hernández II, également crédité de 12 courses mais « seulement » 29 oreilles dans son escarcelle, dont quatre pavillons acquis à Pampelune, le 6 juillet dernier, lors d’un triomphe d’importance face aux toros d’El Capea.

6e, João Moura Caetano totalise 11 paseos pour une coupe totale de 9 oreilles. Un bilan à nuancer pour le cavalier originaire de Monforte et dont la moitié des corridas où il a officié était organisée dans son Portugal natal, où il est impossible d’obtenir des trophées du fait de l’interdiction de la mise à mort en piste. Nul doute que ce nombre d’oreilles serait nettement supérieur s’il ne toréait qu’en France et en Espagne, où la Grande porte des arènes de Santa Amalia (Badajoz) s’est d’ailleurs ouverte à lui, le 10 juillet dernier.

Deuxième Portugais figurant dans ce Top 10, Antonio Ribeiro Telles totalise 11 corridas toréées sur ses terres, lors des fameuses touradas. Le 7 juillet, sur ses terres de Vilafranca de Xira (Lisbonne), le torero à cheval vétéran a été donné une vuelta à l’issue de ses deux faenas. Récompense que le rejoneador portugais a également obtenue le 19 juillet à Nazaré (Leiria), puis à Idanha a Nova (Castelo Branco), deux jours plus tard.

8e, Francisco Palha est à égalité avec son compatriote Antonio Ribeiro Telles, totalisant lui aussi 11 corridas toréées dans son Portugal. Âgé de 32 ans, le torero à cheval natif de Vilafranca de Xira s’est récemment distingué dans ses arènes – au côté de Ribeiro Telles – avant de signer d’autres succès d’importance, notamment à Lisbonne, le 25 juillet dernier. Il devance Andrés Romero, 9e avec 10 corridas toréées, 19 oreilles et 2 queues coupées, et récent triomphateur à San Fernando (Cadix) et San Cristóbal de Entreviñas (Zamora).

Sergio Galán boucle ce Top 10 des toreros à cheval, avec 10 corridas toréées et 13 oreilles coupées. Présent aux Saintes-Maries-de-la-Mer le 14 juillet dernier, le cavalier madrilène s’est signalé une semaine plus tard à Santander, obtenant une ovation face à un lot de toros de Los Espartales.

A ce jour, 71 rejoneadors figurent dans ce classement Escalafón, dont 25 cavaliers n’ont figuré qu’à une seule reprise depuis le début de la saison européenne.

Attitude spectaculaire de Diego Ventura sur l’un de ses chevaux étoiles, le 19 septembre 2015 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Anthony Maurin).