CULTURE : FERNANDO BOTERO REVENDIQUE L’UNIVERSALITÉ DE LA TAUROMACHIE


La tauromachie est une source d’inspiration intarissable pour tous les grands artistes : hier Francisco de Goya et Pablo Picasso, aujourd’hui Fernando Botero dont le courant « boteriste » est reconnaissable entre milles du fait du volume des personnages de ses œuvres. Des tableaux que le génial artiste colombien expose à Madrid, vingt après son dernier passage par la capitale espagnole, au sein de la galerie Marlborough. Il y est question de femmes dénudées, de toreros, de gargotes, de musiciens, de familles ou encore de buveurs…

Aujourd’hui âgé de 86 ans, Botero défend le côté « aimable » de ses œuvres, exception faite de certains tableaux narrant la violence régnant en Colombie ou encore les actes de torture perpétrés dans la prison irakienne d’Abou Ghraib. « La peinture est faite pour donner du plaisir, plus que tout (…) c’est ce que l’on constate tout au long de son histoire avec Titien, Botticelli ou encore Velázquez » confie Botero au quotidien espagnol ABC, tout en déplorant « le changement de philosophie et de mentalité des artistes ».

Un peintre référence du XXe siècle qui refuse d’être classé comme un artiste naturaliste : « je n’ai jamais travaillé avec des modèles, ni placé une nature morte sur une table afin de la peindre. Mon œuvre est le fruit de mon imagination car je n’ai jamais voulu être prisonnier de la réalité » se défend-il. Des œuvres dans lesquelles Fernando Botero veut recréer les couleurs champêtres et où transparaissent sa vénération pour les femmes et son amour pour la tauromachie. « Mon oncle m’avait inscrit dans une école taurine, mais cela n’a duré que quelques semaines car ça ne me plaisait pas ! En revanche, c’est à partir de là qu’a débuté mon afición pour le dessin et la peinture » reconnaît-il, « j’ai commencé à peindre beaucoup de tableaux de toros, c’est peut-être grâce à eux que je suis devenu peintre ».

Un art tauromachique que le peintre sud-américain défend bec et ongles : « les toros seront toujours là. Il y aura peut-être certains lieux où la tauromachie sera interdite, mais la Fiesta Brava continuera d’exister parce qu’elle fait partie de la culture espagnole et universelle » affirme le peintre qui vit aujourd’hui en Europe, entre la principauté de Monaco, l’Italie et la Grèce.

Le grand peintre colombien Fernando Botero, aficionado convaincu, devant l’un de ses fameux toreros (crédit photo : agence Efe pour le quotidien espagnol ABC).