Tout a été dit ou écrit sur Enrique Ponce, torero d’époque, témoin privilégie de la passation de relais entre la tauromachie de la fin du XXe siècle et le toreo du troisième millénaire. Un maestro d’exception dont le style et le pouvoir sur les toros lui ont permis d’écrire en lettres d’or les trois consonnes et deux voyelles de son nom de famille sur les huit nations que compte la Planète taurine des deux côtés de l’Atlantique. Mais il est des terres où l’évocation du prénom d’Enrique résonne encore plus fort aux oreilles de l’afición locale.
Avec plus de 100 corridas au compteur dans les arènes de Valencia, Enrique Ponce a célébré le 28e anniversaire de sa prise d’alternative avec une sérénité inégalée. Absolument rien ne semble atteindre ou contester la suprématie du maestro valencian qui torée aujourd’hui plus que jamais pour son seul et unique plaisir. Des faenas grand spectacle au cours desquelles Ponce laisse s’exprimer une créativité, souvent genoux en terre, qui avait été jusqu’alors quelque peu cadenassée dans des canons de classicisme d’un immense niveau d’interprétation.
Sur ses terres, Enrique Ponce n’a pas laissé la place au calcul et a ouvert la Grande porte des arènes de la calle Xátiva à deux reprises : tout d’abord samedi, en laissant s’exprimer sa torería face à son lot de Garcigrande et Domingo Hernández. Une première faena au tracé des plus denses occasionnant une pétition d’oreille qui n’a pas été prise en compte par la présidence, précédant une seconde œuvre au contenu esthétique d’une rare profondeur, cette fois-ci récompensée par deux oreilles du toro « Precioso ». Une corrida également marquée par le trophée obtenu par Paco Ureña face à l’ultime toro de la journée, avec un accrochage à la clé pour le torero murciano.
Le lendemain, Enrique Ponce a renouvelé son triomphe en obtenant deux nouvelles oreilles face au 4e exemplaire de la corrida de Juan Pedro Domecq baptisé « Maniquí ». Une nouvelle faena de premier plan au cours de laquelle le maestro de Chiva a laissé libre cours à sa créativité. Une corrida au profil varié à l’issue de laquelle le torero vétéran – venu remplacer Cayetano – a partagé la sortie en triomphe avec un convaincant Alberto López Simón, crédité de l’oreille de ses deux toros de Juan Pedro Domecq. Deux toreros avec qui il faudra compter, quelques heures après la démonstration de force d’Andrés Roca Rey dans ces mêmes arènes…
(Crédit photo : Teseo Comunicación pour Simon Casas Production).