Ce jeudi 14 juin, Victorino Martín García lancera l’édition 2018 de la Feria de las Hogueras d’Alicante en dictant le pregón, le discours qui préside au lancement des grandes ferias espagnoles. Un exercice dans lequel le ganadero-vétérinaire excelle particulièrement, lui qui a déjà officié cette année à Burgos dans ce rôle d’orateur. Curiosité des programmations, le fer du « sorcier de Galapagar » n’a pourtant plus été lidié dans la cité chère à la famille Manzanares depuis… 32 ans !
Il faut effectivement se plonger dans les archives de la temporada 1986 pour retrouver une trace des toros porteurs de la devise bleue et rouge en plaza d’Alicante. Ce jour-là, cinq victorinos avaient croisé capes et muletas de Gregorio Tébar « El Inclusero », Ruiz Miguel et le regretté Dámaso González. Une oreille était revenue dans les escarcelles des deux derniers toreros cités, grands spécialistes des dits-toros.
Plus d’un quart de siècle plus tard, Victorino Martín fils a pris seul les commandes de l’élevage mais son nom demeure associé à une même épithète de sérieux et de responsabilité pour les toreros qui se mesurent à ses toros. En 2018, la ganadería établie en Estrémadure a déjà fait combattre six corridas intégrales et un total de 40 toros pour une coupe bien maigre de… 6 oreilles. Un chiffre qui rappelle l’épreuve que représente la lidia d’un toro de Victorino Martín. Il est des classiques qui ne dérogent point aux traditions taurines.
Cette année, les toreros qui ont brillé face aux Victorino Martín se nomment Curro Díaz (une oreille à Madrid-Vistalegre), Emilio De Justo (une oreille à Madrid-Vistalegre), Rubén Pinar (deux oreilles à Utiel), Fortes (une oreille à Madrid) et Varea (une oreille à Castellón de la Plana). Plus récemment, Manuel Escribano, Paco Ureña et Emilio De Justo ont également brillé à Las Ventas face à cet élevage, dans le cadre de la Corrida de la Presse, sous la présidence de sa majesté Felipe VI, roi d’Espagne.
Une ganadería également indissociable de l’histoire des arènes de Nîmes et qui effectuera son grand retour dans l’amphithéâtre romain lors des prochaines Vendanges, après trois années d’absence. Le 24 mai 2015, dimanche de Pentecôte, Paco Ureña n’avait pas manqué sa première corrida sur le sol nîmois, coupant une oreille, à l’instar du témoin de sa confirmation d’alternative, Manuel Escribano, autre spécialiste de cet élevage.
Un toro de Victorino Martín lidié le 25 mars 2018 dans les arènes de la Monumental de Las Ventas, à Madrid (crédit photo : Victorino-Martín.com).