TEMPORADA : TRIOMPHATEUR A MADRID, LA NOUVELLE DIMENSION D’ÁLVARO LORENZO


Couper une oreille à Madrid n’a jamais été chose aisée : le toro de Las Ventas y est plus grand que partout ailleurs, l’auditoire plus exigeant et les présidents parfois intransigeants, même face à des pétitions d’oreille majoritaires. Dès lors, ravir deux pavillons relève de l’exploit et que dire des trois trophées qui sont une rareté… Pourtant, en ce début de saison, Álvaro Lorenzo peut se targuer d’avoir su convaincre l’exigeant public de la Monumental de Las Ventas.

En ce dimanche de Pâques, 1er avril, 10.000 spectateurs ont pris place sur les gradins de la Monumental de Las Ventas pour voir défiler au paseo David Mora, Daniel Luque et Álvaro Lorenzo face à une corrida d’El Torero. Alors que toute l’afición madrilène met une pièce sur une performance certaine de Mora, c’est finalement Lorenzo qui tire les marrons du feu : face à deux remarquables toros d’El Torero, le Tolédan ravit une puis deux oreilles. Le 6e exemplaire du lot, « Viscoso » est même honoré d’une vuelta posthume par le président Gonzalo Julián de Villa Parro.

Trois jours après sa Grande porte madrilène, Álvaro Lorenzo se confie dans les colonnes du prestigieux quotidien espagnol El Mundo. « J’avais besoin de faire un coup comme celui de Madrid » déclare en ouverture le matador natif de Tolède, âgé de 22 ans. « Dans le toreo, rien n’est jamais acquis et il faut toujours renouveler ses efforts chaque après-midi, sans jamais se relâcher. Ce qui m’est arrivé à Madrid n’est que le début d’une carrière et un joli rêve » admet Lorenzo avant d’avouer qu’« il est difficile d’obtenir un triomphe comme celui de Madrid, même s’il est possible de faire mieux et qu’en ce sens on se doit de travailler ».

De ce Dimanche de Résurrection, le benjamin de la terna retiendra de nombreux moments de grande intensité : « le plus beau moment a certainement été lorsque les gens se sont mis debout pendant la lidia de mon second toro. Ensuite, la sortie en triomphe a été très belle et émouvante, avec tous ces gens qui souhaitaient me toucher alors que j’étais porté sur les épaules de mon frère et de mon cousin. Tout a été très spontané car nous n’avions pas parlé auparavant de cette possibilité qu’ils me portent a hombros ».

Une sortie en triomphe intense pour le torero mais fatale à l’habit de lumières bleu roi et or, qui a déjà rejoint le musée personnel d’Álvaro Lorenzo : « je ne le ferai pas réparer et le garderai tel quel, c’est un grand souvenir ! Lorsque je suis arrivé à la fourgonnette et que j’ai vu tous ces fans à la porte, j’ai pris conscience que tout cela était magique. Les arènes de Madrid sont les premières où j’ai vu des toros et lorsque leur public se met avec vous, cela vous donne une sensation inégalable ! ». Une sensation forte dans l’esprit de Lorenzo qui reconnaît l’impact d’un tel triomphe en tout début de temporada : « j’avais besoin de frapper un grand coup sur la table, et cela devait arriver à Madrid. Il en a été ainsi, c’est ce qui manquait à ma carrière. Il y avait déjà eu trois occasions par le passé mais je n’avais jamais réussi à triompher. Ces trois oreilles à Las Ventas peuvent désormais m’ouvrir d’autres portes ».

Quelques heures après ce triomphe, Simon Casas chamboulait certaines combinaisons de cartel de sa Feria de Pentecôte pour permettre au public des arènes de Nîmes de (re)voir Álvar Lorenzo. Deux ans après son alternative dans l’amphithéâtre romain, le torero tolédan sera revu avec plaisir dans la capitale gardoise. Il officiera le Lundi de Pentecôte, 21 mai (18h00), dans le cadre de la corrida de clôture de la feria, aux côtés de Paco Ureña et Román, face à des toros de Jandilla, élevage triomphateur de la temporada 2017 aux arènes de Nîmes.

Álvaro Lorenzo emporté par la foule du Peuple du Toro à la sortie de la Grande porte de la Monumental de Las Ventas (crédit photo : Plaza 1).