Il est un enseignement étonnant dans la carrière de Léa Vicens : une régularité remarquable en arènes de première catégorie et un ratio de succès qui la place comme la meilleure rejoneadora française de tous les temps. Actuel leader de l’Escalafón, l’amazone nîmoise fait partie des rejoneadores incontournables dans toutes les ferias européennes. Bilbao, qui vient d’entamer son cycle des Corridas générales, en a encore été le témoin samedi dernier.
Pour étayer ces faits, quelques chiffres : depuis sa première corrida sur le gris sable des arènes de Vista Alegre, le 20 août 2016, Léa Vicens a toréé à trois reprises dans la cité du célèbre Guggenheim. Trois corridas équestres toréées et quatre oreilles coupées, avec une sortie en triomphe à clé, samedi dernier, face à un lot de toros d’Ángel Sánchez y Sánchez. A l’affiche, aux côtés de Léa, la famille Hermoso de Mendoza, père et fils, Pablo et Guillermo, deux rejoneadores avec lesquels elle avait déjà partagé le cartel lors de la dernière Pentecôte nîmoise.
Proposant un rejoneo à la fois sobre et élégant, parfois parsemé d’étincelles baroques, Léa Vicens a tout d’abord brillé sur les flancs de « Bético », l’un de ses chevaux étoiles. Une première faena empreinte de temple et d’expression torera magnifiée par le jeu de « Greco » lors de la pose des banderilles courtes. Un travail conclu sur « Espontáneo » avec une entière au second essai synonyme d’une première oreille en faveur de la rejoneadora nîmoise.
Léa Vicens n’allait pas en rester en si bon chemin et doubler la mise devant le 5e toro de la corrida, un autre brave exemplaire de Sánchez y Sánchez accueilli avec métier par « Bético ». Un travail porté avec expression et harmonie dans les galops du cheval « Deseado », avec une nouvelle oreille de poids synonyme de triomphe.
Le public de Bilbao a pleinement communié avec Léa Vicens, confirmant la trajectoire ascendante de sa temporada 2018, certainement la plus accomplie, à ce jour, de sa carrière. En triomphant à Bilbao, Léa Vicens est rentrée dans le cercle fermé des figures de la tauromachie équestre, moins de cinq ans après sa prise d’alternative. Le public français la retrouvera avec grand plaisir le dimanche 16 septembre à Nîmes, en matinée, dans le cadre d’un cartel tricolore partagé avec les matadors de toros Juan Bautista et Sébastien Castella.
Léa Vicens, étoile du rejoneo, triomphatrice à Bilbao, lors de son alternative nîmoise du 14 septembre 2013 (crédit photo : Anthony Maurin).
