TEMPORADA : GARCIGRANDE ET EL JULI TRIOMPHENT A SÉVILLE AVEC UNE GRÂCE A LA CLÉ !


Depuis son premier succès sévillan, perlé de son propre sang, Julián López « El Juli » a toujours vécu une histoire passionnelle avec Séville. En ce lundi de farolillos, le matador madrilène a écrit une nouvelle page d’histoire de sa longue carrière en obtenant la grâce du 5e toro de la corrida de Garcigrande, baptisé « Orgullito ». Un « petit orgueil » pour le Juli que celui de pouvoir gracier le premier toro de sa carrière sur le sable ocré de la Real Maestranza.

Avant lui, José María Manzanares II avait obntenu l’indulto du toro « Arrojado », de Núñez del Cuvillo, le 20 avril 2011, cinq ans avant que Manuel Escribano n’en fasse de même avec « Cobra Diezmos », de Victorino Martín, le 13 avril 2016. Avant ces deux matadors professionnels, le novillero Rafael Astola avait gracié le premier novillo de l’histoire de la Real Maestranza de Séville, « Laborioso », porteur du fer d’Albaserrada.

C’est le 26e toro gracié par El Juli depuis sa prise d’alternative nîmoise des Vendanges 1998 et le deuxième depuis le début de la temporada. Le matador madrilène avait déjà connu cet événement en février dernier, aux arènes de Bogota, où il avait été par ailleurs blessé par ce même toro de Juan Bernardo Caicedo. Ce lundi, point d’incidents pour le Juli mais une faena complète qui a conquis le public de la Real Maestranza, qui a réclamé les deux oreilles symboliques en faveur du Madrilène.

Un triomphe intégral pour Julián López qui s’était déjà montré pléthorique lors de sa première faena en obtenant les deux oreilles de son premier exemplaire de Garcigrande, qui a servi en ce jour un lot comprenant plusieurs toros de bonne note, le 5e, gracié, étant supérieur par son moteur. Ainsi, Enrique Ponce a lui aussi brillé en ravissant un pavillon à l’issue de sa seconde prestation. Mais cet après-midi était bien celui du Juli, un matador sûr de sa technique et du contenu de ses lidias, poderoso avec cape et muleta, tenues mains basses.

Comme un signe du destin, El Juli avait dédié sa première faena au ganadero Justo Hernández – touché cet hiver par la disparition de son père Domingo Hernández, propriétaire de l’élevage –, un ensemble muletero marqué du sceau du temple et d’un haut niveau de répétition dans les assauts du toro, logiquement dépossédé de ses deux oreilles. Une performance rééditée – et de quelle manière ! – devant le 5e toro, reçu avec lenteur et verticalité à la muleta.

Une faena au cours de laquelle El Juli a rappelé à l’afición sévillane l’excellence de sa main gauche au sein de séries de grande vibration. Totalement impliqué sur chaque muletazo, le torero madrilène s’est attaché à ne faire qu’un avec son partenaire de faena pour un accord esthétique acclamé par l’ensemble des spectateurs, jusqu’à ce que le président de la course ne sorte le mouchoir orange, synonyme de grâce du toro.

Un événement qui rend d’autant plus intéressante la corrida du samedi 19 mai aux arènes de Nîmes : El Juli y retrouvera l’élevage de Garcigrande, aux côtés de Sébastien Castella et Andy Younès, deux toreros challengers qui ont récemment gracié eux-aussi des toros et qui ne vont pas s’en laisser compter face aux porteurs de la devise blanche et rouge.

(Crédit photo : Plaza de toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla).