L’HOMMAGE A VICTORINO MARTÍN


Importante présence française samedi dernier sur les gradins des arènes de Vistalegre à Madrid. Près de 7.000 aficionados s’étaient réunis pour rendre hommage à Victorino Martín, le célèbre « Sorcier de Galapagar », décédé le 3 octobre 2017 à l’âge de 88 ans, et dont les toros appartiennent au panthéon de l’histoire taurine, notamment depuis la grâce historique de « Velador » par le maestro José Ortega Cano, le 19 juillet 1982, sur le sable de Las Ventas. 36 ans plus tard, Curro Díaz, Daniel Luque et Emilio De Justo étaient réunis à Madrid pour défier « Bolsico », « Mercenario », « Melcochero », « Mediopelo », « Ministro » et « Jaqueto ».

Une oreille a récompensé l’esthétique des détails muleteros de Curro Díaz devant le 4e toro de l’après-midi, à l’instar de la faena tracée par Emilio De Justo face au 3e exemplaire, qui arborait une devise noire de deuil tout comme ses frères de lot. Daniel Luque, qui a hérité de deux toros qui ne lui ont pas permis de se mettre en évidence, le 5e s’avérant impossible selon l’opinion de l’éleveur. Trois matadors sur lesquels il faudra compter en 2018 et qui n’en étaient pas à leur première expérience face à cette ganadería.

Victorino Martín fait partie des élevages qui ont fréquemment fourni des lots de toros aux arènes de Nîmes. Leur dernière sortie dans l’amphithéâtre romain remonte au Dimanche de Pentecôte de l’édition 2015 de la feria, le 24 mai, avec une corrida marquée par la présentation réussie en terre nîmoise de Paco Ureña, qui avait ravi l’oreille du toro « Dirimente », au même titre que Manuel Escribano face au 3e exemplaire. Au total, les porteurs de la devise bleue et rouge ont participé à 30 corridas dans les arènes de Nîmes, avec pas moins de 159 toros lidiés, 54 oreilles coupées et 3 tours de piste posthumes accordés.

2015, année de la dernière corrida à Nîmes de Daniel Luque, un torero sacré matador de toros dans la capitale gardoise le 24 mai 2007, et qui a depuis officié à 16 reprises au cœur de l’amphithéâtre romain. L’an passé, sous le déluge de la corrida du samedi de Pentecôte, Curro Díaz avait également marqué le public nîmois par sa tauromachie faite de passes profondes et de pinturerías, ces petits « coups de pinceaux » faits avec la muleta et qui sont la marque de fabrique de certains toreros andalous. A ce jour, Emilio De Justo est le seul torero du cartel de Vistalegre à n’avoir jamais fait de paseo dans la capitale gardoise, avec huit corridas françaises au compteur – toutes dans le sud-ouest –, dont trois succès probants à Mont-de-Marsan notamment face aux Victorino Martín.