LA CAMARGUE EN DEUIL : PIERRE AUBANEL NOUS A QUITTÉS


Manadier émérite, photographe passionné, cavalier hors pair, les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer la personne de Pierre Aubanel qui s’est éteint ce jeudi alors qu’il aurait fêté cette année son 80e anniversaire. Fils d’Henri Aubanel et de Frédérique de Baroncelli – la troisième fille du marquis Folco de Baroncelli-Javon, père-fondateur de la Nacioun Gardiano –, il débute aux côtés de son père au sein de la manade familiale établie à Gallician en 1954. A l’âge de 30 ans, il quitte le giron paternel pour s’établir à Saint-Gilles et créer sa propre manade en s’associant dans un premier temps à Michel Beaux jusqu’en 1977.

Malgré les avertissements de son père, Pierre Aubanel choisit de marcher sur les pas de ses aînés et de poursuivre l’aventure comme manadier : « mon père me disait ton grand-père s’est ruiné, moi, je ne gagne pas ma vie. Ne fais pas ce métier, car c’est un métier de fous ! » racontait-il. En l’espace de quelques années, sa manade devient une référence dans le milieu camarguais et se spécialise dans les abrivados et autre bandidos à l’ancienne. Des scènes de rues ou des moments en plein cœur du campo camarguais figés par l’œil d’un photographe chevronné dès l’âge 14 ans.

Un manadier-photographe dont les œuvres ont fait le tour du monde, dans de nombreuses salles du vieux continent mais également aux Etats-Unis d’Amérique. En 1993, il remporte notamment un concours photo et voit son cliché du cheval Camargue devenir l’effigie d’un timbre-poste. Pierre Aubanel disait parfois : « le jour où vous ne me verrez plus monter à cheval, c’est que je serai un homme mort ».

SCP adresse ses condoléances à toute sa famille.

(Crédit photo : le Petit Camarguais).