FERIA DE PENTECÔTE : PALMARÈS DES MATADORS DE TOROS


Première analyse du palmarès des matadors de toros pour cette Pentecôte 2018 on ne peut plus tricolore : 40% des toreros engagés étaient français ! Au total, six matadors de toros français ont défilé au paseo de Carmen, aux côtés de sept confrères espagnols, un Péruvien et un Vénézuélien. Ce sont toutefois les représentants nationaux qui apparaissent en tête de la classification des matadors pour cette Feria de Pentecôte.

Encore une fois, Juan Bautista et Sébastien Castella se partageant la plus grosse part du succès, avec quatre oreilles coupées chacun et une sortie en triomphe par la Porte des Consuls. Le torero arlésien devance toutefois son homologue biterrois, qui a récolté un total de trois avis sur l’ensemble de ses deux prestations face aux toros de Garcigrande samedi après-midi. Deux beaux triomphes pour les deux matadors qui ont su s’exprimer dans leurs styles respectifs et dans des profils de courses totalement différents. Nous aurons prochainement l’occasion de revenir sur l’histoire personnalisée des triomphes nîmois de ces deux grands toreros de France.

Les statistiques générales de cette feria laissent apparaître un total de vingt oreilles coupées, dont huit dans les seules escarcelles de Juan Bautista et Sébastien Castella, record absolu pour cette édition 2018. Si dix avis ont été sonnés, signe de faenas longues, la Porte des Consuls s’est ouverte à trois reprises contre deux fois pour celle des cuadrillas. Trois toreros ont effectué une vuelta sans trophée, cinq ont salué au tiers alors que le silence s’est fait à huit reprises pour les hommes vêtus de lumières.

Sur la troisième marche du podium, on retrouve l’un des grands hommes de cette feria, Juan José Padilla, qui, pour sa 21e et dernière corrida nîmoise, a enfin réussi à ouvrir la Porte des Consuls. Une performance favorisée par deux bons toros de Joaquín Núñez del Cuvillo devant lesquels le « cyclone de Jerez » a retrouvé toute la générosité de son toreo et la fougue belluaire de ses premières années de lutte.

Suivent aux places suivantes les deux matadors de toros à avoir ouvert la Porte des cuadrillas, Enrique Ponce et Andy Younès, respectivement dimanche matin et samedi après-midi, face au bétail de Juan Pedro Domecq et Garcigrande. Si le Valencian a réalisé une démonstration de toreo de salon devant le 4e exemplaire de la corrida du Dimanche de Pentecôte, il est à noter l’effort réalisé sous la pluie par le jeune matador arlésien, qui est allé jusqu’au bout de lui-même après la grande performance de Sébastien Castella.

Avec une oreille coupée figure un gruppetto de cinq jeunes matadors composé de Juan Leal – récompensé du premier pavillon de la feria devant un bon toro de Partido de Resina –, Thomas Joubert – venu remplacer Paco Ureña au pied levé face aux Jandilla –, Álvaro Lorenzo, Jesús Enrique Colombo et Andrés Roca Rey. Des jeunes matadors dont la variété des personnalités a su conquérir le public nîmois : détermination absolue de la part de Juan Leal alors que Thomas Joubert a su lui aussi tirer profit d’un bon toro de Jandilla. Lors de cette même corrida, Álvaro Lorenzo est allé chercher la dernière oreille de la feria à la force du poignet face à un manso Vegahermosa peu évident à consentir. L’élégance de Jesús Enrique Colombo a charmé le public de la corrida matinale du Dimanche de Pentecôte lors de la confirmation d’alternative en France du torero vénézuélien. L’après-midi, Andrés Roca Rey a également mis tous les atouts de son côté afin de briller face à son premier adversaire de Núñez del Cuvillo même si le triomphe lui a encore échappé dans ces arènes.

Des vueltas pour Román, Thomas Dufau et José María Manzanares II à l’issue de faenas aux profils nettement différents. Si le Valencian s’est battu comme un beau diable lundi après-midi face au 5e exemplaire de la corrida de Jandilla, Thomas Dufau a conquis le public, vendredi, face au 2e toro de Partido de Resina, accueilli de façon spectaculaire par plusieurs largas agenouillées. La faena la plus savoureuse de ce « trio de vueltas » a toutefois été celle proposée par Manzanares, dimanche après-midi, lors d’une symphonie de toreo cadencé conclue d’une épée entière al recibir au second essai. Un petit bijou de trasteo que la présidence n’a pas récompensé, considérant que la pétition d’oreille n’était pas assez importante.

Respectivement 14e et 15e de ce palmarès des matadors de toros, El Juli et Rafaelillo n’ont pas eu de chance avec leurs sorteos. Desservis par leurs toros, les deux maestros ont écouté les silences du public nîmois mais auront à cœur d’inverser prochainement cette tendance. Rappelons que cette année Julián López « El Juli » fêtera le vingtième anniversaire de sa prise d’alternative dans ces arènes de Nîmes. Pour l’occasion, Simon Casas prépare une corrida exceptionnelle avec un solitaire d’El Juli face à six toros issus de différents élevages lors de la prochaine édition de la Feria des Vendanges.

Réception spectaculaire à la cape du 5e toro de la corrida de Juan Pedro Domecq par Juan Bautista le dimanche 20 mai 2018 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Anthony Maurin).