FERIA DE PENTECÔTE : BILAN DE L’ÉDITION 2018


Simon Casas l’affirme haut et fort, « nous avons vécu l’une des meilleures ferias de Nîmes de ces trente dernières années ! ». Un enthousiasme qui s’explique par la qualité des affiches taurines proposées, avec des cartels équilibrés qui ont su attirer aux arènes un public varié et toujours intéressé. Dans le top 3 des entrées, on retrouve la fameuse corrida de Garcigrande du samedi après-midi, avec 12.000 spectateurs, suivie de près par la course du Dimanche de Pentecôte en après-midi, puis la corrida de rejón du lundi matin qui conserve toujours son public spécifique.

Après la course camarguaise d’ouverture, sept spectacles tauromachiques ont été proposés aux arènes : cinq corridas, une novillada et une corrida mixte équestre. Quatre journées au cours desquelles 28 oreilles et 1 queue ont été coupées, dont 18 pour les seuls professionnels taurins français ! Une récompense et une performance qui prouvent l’évolution positive des toreros tricolores mis à l’honneur au cours de cette feria. La répartition de ces trophées s’effectue de la sorte : 20 dans l’escarcelle des matadors de toros, 4 chez les novilleros et quatre oreilles et une queue pour les rejoneadores.

Sur les 42 toros lidiés – 30 en corrida, 6 en novillada et 6 autres lors de la course mixte de rejón –, seuls trois ont dû être changés en piste pour un problème physique. Quatre toros ont réussi à obtenir la chute des groupes équestres de la cavalerie Heyral : ce fut le cas du 6e exemplaire de la corrida de Partido de Resina vendredi soir, du 4e novillo de Pagès-Mailhan samedi midi, du 6e toro de Núñez del Cuvillo combattu dimanche soir et du 6e et dernier exemplaire de la feria, lundi soir, porteur du fer de Vegahermosa. Le mouchoir bleu a été déployé à une seule reprise au cours de cette feria afin de saluer l’excellent jeu proposé par le 6e et dernier novillo de Pagès-Mailhan, « Ocurrente », qui a favorisé le triomphe du Nîmois « El Rafi », lauréat 2018 de la Cape d’or et qui a connu une nouvelle fois les honneurs de la Porte des Consuls.

Huit sorties en triomphe qui se répartissent en cinq Porte des Consuls et trois Portes des cuadrillas. Côté « petites portes », on retrouve deux matadors de toros et une rejoneadora : Enrique Ponce et Andy Younès, qui ont respectivement brillé dans des contextes de course différents face au bétail de Juan Pedro Domecq et Garcigrande. L’amazone nîmois a pour sa part obtenu un nouveau succès sur ses terres malgré la concurrence de la famille Hermoso de Mendoza. Ce dernier nom est associé à l’une des cinq Portes des Consuls ouverte en trois journées de feria : lundi midi, Guillermo Hermoso de Mendoza n’a pas manqué sa présentation nîmoise en obtenant les deux oreilles et la queue d’un bon novillo de Carmen Lorenzo. Précédemment, le cavalier navarrais avait été imité par trois matadors de toros et un novillero.

Si « El Rafi » n’a pas manqué ses débuts en novillada dans sa ville natale, ceint dans son dos du fameux crocodile nîmois, les autres corridas ont été marquées par des faenas d’importance. Quatre oreilles pour Sébastien Castella samedi après-midi, plus décidé que jamais face aux toros de Garcigrande, et quatre autres trophées dimanche matin entre les mains d’un Juan Bautista particulièrement inspiré par son lot de Juan Pedro Domecq. L’ultime torero à franchir la Porte des Consuls n’était jusqu’alors jamais passé sous la prestigieuse arche romaine : il s’agit de Juan José Padilla, qui, dans le cadre de sa 21e corrida nîmoise, dix-huit ans après sa première course sur ce sable, s’est rappelé au bon souvenir de l’afición face aux toros de Núñez del Cuvillo. Une prestation empreinte de générosité et d’émotion pour le plus pirate des toreros : trois oreilles entre les mains du « cyclone de Jerez » et un triomphe dédié à la mémoire de Christian Montcouquiol « Nimeño II », célébré comme il se doit après la corrida dans les salons du carré partenaires de Simon Casas Production.

Nous reviendrons en détails prochainement sur l’analyse détaillée de cette édition 2018 de la Feria de Pentecôte qui restera incontestablement dans les annales.

L’une des images fortes de cette Feria de Pentecôte : l’adieu de Juan José Padilla et le ballon du bateau de corsaire s’envolant dans le ciel nîmois (crédit photo : Anthony Maurin).