Peu de doutes quant au profil final de la saison européenne : avec 54 corridas toréées, 91 oreilles et 2 queues coupées, Andrés Roca Rey va finir en tête du classement Escalafón des matadors de toros, trois ans après sa prise d’alternative. Une première pour un torero péruvien et un fait qui n’était plus arrivé depuis 1961, année du dernier sacre d’un matador sud-américain à l’Escalafón, avec les 74 corridas toréées par le Vénézulien Curro Girón.
Au cours du dernier mois, Roca Rey a su conforter cette place de leader en signant plusieurs triomphes importants dans les arènes de Murcie, Albacete et Salamanque. D’autres oreilles de poids acquises à Séville et Logroño ont fini d’asseoir ce statut, basé sur un profil de toreo à l’engagement inaltérable. Il va ainsi succéder à Juan José Padilla, leader en 2017, qui avait lui-même succédé à López Simón, lauréat de la temporada 2016.
José María Manzanares II s’accroche à sa 2e place malgré une concurrence rude : avec 41 oreilles coupées en 46 corridas toréées, le matador alicantin n’a pas connu sa meilleure saison, lui qui a fêté cette année le quinzième anniversaire de sa prise d’alternative. Pourtant, Manzanares demeure bel et bien présent dans les grands rendez-vous : ses trophées acquis à Séville et Logroño sont là pour le rappeler. Une performance que n’a pas réalisée cette année le locataire du 3e rang, David Fandila « El Fandi », toujours présent sur les sommets chiffrés de l’Escalafón, avec 45 corridas toréées, 97 oreilles et 9 queues coupées en grande majorité dans des arènes de 3e catégorie. Seule exception à cette constatation : les quatre pavillons ravis par El Fandi le 11 septembre dernier dans les arènes de Murcie face à un bon lot de Victoriano del Río.
Dans le sprint de sa dernière temporada, Juan José Padilla apparaît au 4e rang, avec 44 paseos au compteur, 78 oreilles et 3 queues dans son escarcelle. La fin de saison aura été plus difficile et exposée qu’il n’y paraît pour le « cyclone de Jerez » depuis sa grave blessure d’Arévalo début juillet. Un torero andalou qui continue de se justifier dans les plazas de responsabilité comme Séville et Logroño, d’où il est reparti chaque fois une oreille en main.
Toujours aussi régulier depuis 28 ans, Enrique Ponce figure en 5e position, avec 43 corridas toréées, 78 oreilles et 3 queues coupées. Le maestro de Chiva a enrichi son prestigieux palmarès de nouvelles sorties par la grande porte lors des ses passages à Albacete et Nîmes – où il a gracié un toro de Cortés. Derrière lui, El Juli reste en embuscade, fort de ses 42 courses, 55 oreilles et 1 queue coupées lors de ses 20 ans d’alternative.
7e, Sébastien Castella est l’unique Français de ce Top 10 des matadors de toros. 35 corridas, 36 oreilles et 1 queue au compteur du torero biterrois, grand triomphateur de la corrida tricolore célébrée à Nîmes aux côtés de Léa Vicens et Juan Bautista. Une place que Ginés Marín convoite, lui qui totalise 34 courses et 39 oreilles, mais dont la temporada a été momentanément stoppée suite à une blessure reçue à Madrid le 30 septembre dernier. Avant cela, le torero andalou avait signé quelques faenas d’importance…
Grande révélation de cette saison taurine, Álvaro Lorenzo apparaît à la 9e place : 33 corridas toréées, 54 oreilles et 1 queue coupées au cours d’une temporada qui force le respect. A Saragosse, le 6 octobre dernier, le toreo du natif de Tolède a conquis l’afición aragonaise, avec deux oreilles à la clé du 3e toro de la corrida de Montalvo qui voyait les adieux de Juan Bautista en Espagne. 10e après sa double comparution sévillane de la San Miguel, Morante De La Puebla affiche un bilan comptable fort honorable avec 31 corridas toréées, 27 oreilles et 1 queue coupées, même s’il n’a ravi aucun trophée lors de ses sept dernières courses.
Attitude de défi d’Andrés Roca Rey lors de son dernier passage par les arènes de Nîmes, le Dimanche de Pentecôte, 20 mai 2018, face aux toros de Núñez del Cuvillo (crédit photo : Anthony Maurin).