54 corridas toréées, 91 oreilles et 2 queues coupées : les jeux étaient déjà faits le mois dernier en ce qui concerne la temporada européenne exemplaire d’Andrés Roca Rey, lauréat 2018 d’un Escalafón qu’il a dominé avec maestria. Premier leader péruvien dans l’histoire de cette classification, il faut remonter à l’année 1961 pour retrouver trace du dernier matador sud-américain sacré sur le vieux continent, en la personne du populaire torero vénézuélien Curro Girón. Au repos depuis sa dernière corrida de la saison européenne, à Séville, qui l’avait vu couper une oreille, lors de la Feria de San Miguel, Andrés Roca Rey a triomphé le week-end dernier au Mexique, dans les arènes de Morelia et Juriquilla.
Même s’il reste encore quelques courses mineures en Europe lors de ce mois de novembre, on peut décemment affirmer que le Top 10 des matadors de toros ne verra plus de bouleversement des positions. Ainsi, le dauphin de Roca Rey est finalement El Fandi, sprinter redoutable en cette fin de temporada, qui a pu coiffer Manzanares et Padilla du fait d’un agenda plus chargé, notamment en arènes de 3e catégorie. Le torero originaire de Grenade a conclu sa saison européenne à Jaén pour sa 49e corrida de l’année, avec 106 oreilles et 9 queues coupées, dont seulement 3 pavillons en arènes de 1e catégorie.
A ce titre, la 2e place d’El Fandi se doit donc d’être nuancée au regard des trophées obtenus par Manzanares et Padilla, qui ont certes un peu moins toréé mais ont coupé des oreilles dans des arènes de plus grande responsabilité. 3e, le torero d’Alicante totalise 47 corridas pour une coupe de 43 oreilles, avec une ultime course qui l’a vu connaître un grand succès à Saragosse, deux oreilles en mains face aux toros de Núñez del Cuvillo, le 14 octobre dernier, lors des adieux européens de Juan José Padilla. Justement, le « cyclone de Jerez » suit de près Manzanares, à une course près : 46 paseos pour Padilla, 83 oreilles et 3 queues coupées, dont un ultime triomphe, dignement fêté à Saragosse, arène ô combien symbolique d’une trajectoire professionnelle hors du commun.
Enrique Ponce a pour sa part réussi à conserver le 5e rang qu’il occupait le mois dernier, avec 45 corridas toréées, 79 oreilles et 3 queues coupées. C’est à Saragosse que le maestro de Chiva a ravi l’ultime trophée de sa temporada européenne, le 12 octobre dernier, avant un dernier paseo espagnol à Jaén. Sans faire de vagues pour ses 20 ans d’alternative, El Juli termine sa saison à la 6e place, avec 43 courses au compteur, 57 oreilles et une queue dans son escarcelle, et un solo à Saragosse qui ne passera certainement pas à la postérité.
7e, Álvaro Lorenzo fait un bond en avant extraordinaire, lui qui s’était classé 36e lors de la saison 2017 ! Le matador natif de Tolède se permet même de coiffer sur le sprint des toreros comme Sébastien Castella et Ginés Marín, avec un total de 36 corridas toréées, 58 oreilles et 1 queue coupées. Porté par une belle dynamique, Lorenzo a conclu sa campagne européenne à Calanda (Teruel), le 12 octobre dernier, où il a ravi deux oreilles à un toro de Murube.
Avec 35 corridas toréées et 39 pavillons obtenus, Ginés Marín rétrograde au 8e rang, n’ayant pas été en mesure de s’illustrer lors de sa dernière date européenne, le 10 octobre dernier à Saragosse. Sébastien Castella, qui est récemment arrivé au Mexique pour sa campagne latino-américaine, glisse donc au 9e rang avec un total de 35 corridas toréées, 36 oreilles et 1 queue coupées, cette dernière l’ayant été le 16 septembre dernier, à Nîmes, lors du dernier acte de la saison européenne du matador biterrois.
Avec métier, régularité et sens de l’engagement, Miguel Ángel Perera déloge logiquement Morante De La Puebla de cette 10e place de l’Escalafón malgré le double engagement de ce dernier lors de la récente Feria de San Miguel de Séville. Avec 38 oreilles et 3 queues coupées en 32 paseos, Perera a confirmé son profil de torero de temporada, signant notamment une faena remarquable face à un toro du Puerto de San Lorenzo, récompensée d’une oreille , le 12 octobre dernier à Saragosse.
Moment de partage entre Andrés Roca Rey et le public des arènes de Nîmes lors de la vuelta effectuée le 20 mai 2018, Dimanche de Pentecôte, pour la corrida de Núñez del Cuvillo (crédit photo : Anthony Maurin).