Juan José Padilla a été désigné lauréat 2018 du Prix national de Tauromachie décerné par le Ministère espagnol de la Culture. Un choix logique du jury qui a souhaité mettre en exergue « la carrière extraordinaire » du torero originaire de Jerez de la Frontera (Cadix), qui a officié pendant 25 ans et toréé près de 1.500 corridas. Un prix qui récompense également la trajectoire héroïque de Padilla, particulièrement châtié par les coups de corne, le plus célèbre étant celui du 7octobre 2011 à Saragosse, où un toro d’Ana Romero le blessa irrémédiablement à l’œil gauche.
Pour sa capacité à revenir au plus haut niveau après une très grave blessure dont il aurait pu ne jamais se relever, Juan José Padilla reçoit aujourd’hui les honneurs de son pays, qui le reconnaît comme l’une des figures les plus emblématiques de la tauromachie contemporaine. « Juan José Padilla représente toutes les valeurs de la tauromachie : l’effort, l’engagement et la capacité de dépassement qui se projettent bien au-delà des pistes et qui se sont incarnés dans la personnalité et la trajectoire de Padilla » souligne le jury. Rappelons que Juan José Padilla a dû se soumettre à 21 interventions chirurgicales à la tête suite à son coup de corne de 2011, ne pouvant ingérer aucune nourriture solide pendant un an et demi.
Malgré les séquelles irréversibles dont il souffre aujourd’hui au niveau de son audition, Juan José Padilla a gagné son pari, parvenant à reprendre le chemin des pistes, cinq mois après cette très grave blessure. Devenu un modèle pour les toreros et une icône de héros vêtu de lumières, le « cyclone de Jerez » a effectué sa réapparition en mars 2012, sur la piste d’Olivenza (Badajoz), lors d’une corrida triomphale qui allait entamer la seconde partie d’une carrière totalement différente de celle qu’il avait jusqu’alors connue.
Une reconnaissance professionnelle qui lui a permis de toréer aux côtés des principales vedettes de la tauromachie et de triompher dans les ferias les plus prestigieuses. Leader de l’Escalafón en 2013, 2014 et 2017, Juan José Padilla a connu les honneurs de la Porte du Prince à Séville après être devenu l’idole incontournable du public des arènes de Pampelune. Une dernière saison là encore empreinte du sceau de l’engagement sans failles, Padilla étant une nouvelle fois blessé, début juillet, à Arévalo, un toro lui scalpant une partie du cuir chevelu, le contraignant à se recouvrir le crâne d’un foulard semblable à celui d’un corsaire, se fondant parfaitement avec le bandeau porté à l’œil gauche depuis six ans…
Pris à 39 reprises par les cornes des toros, Juan José Padilla s’est forgé une personnalité hors du commun, reconnue par tous les cercles aficionados. Le « cyclone de Jerez », qui a connu des adieux triomphaux à Nîmes, lors de la dernière Pentecôte, avec une Porte des Consuls à la clé, poursuit sa tournée d’adieux en Amérique latine. Il est annoncé ce mercredi 12 décembre à León (Mexique), aux côtés d’Andy Cartagena et Diego Silveti, face à des toros de San Miguel de Mimiahuápam, puis le dimanche 16 décembre à la Monumental de Mexico, pour lidier une corrida de Boquilla del Carmen, avec Arturo Saldívar et Armillita IV.
Juan José Padilla récompensé d’une oreille lors de la corrida du 8 juin 2014 aux arènes de Nîmes (crédit photo : Anthony Maurin).